Il a fait remarquer que, dans les médias français, il y avait « un grand manque d'informations » et, au contraire, un important afflux de clichés qui imposent une répartition des rôles, selon laquelle l'État syrien serait le méchant. D'après M. Soussan, « on a besoin de plus d'efforts pour que l'opinion publique connaisse la réalité ». Ainsi, il s'adresse à l'opinion occidentale :
« Vos dirigeants vous ont menti sur la réalité de ce qui se passe en Syrie. [Ils] savent réellement ce qui se passe en Syrie. […] L'histoire jugera bien ce que les dirigeants et les chancelleries occidentales ont joué et ont fait dans cette affaire syrienne ».
« Je le nie catégoriquement et je suis devant les auditeurs, sûr, certain et sincère de ce que je dis. […] Les Américains eux-mêmes, au milieu de 2014, ont annoncé que l'arsenal chimique syrien était démantelé. Ce sont les Américains qui le disent, pas nous ».
À la déclaration de François Hollande affirmant qu'il était satisfait des frappes américaines contre la base de Shayrat, M. Soussan a lancé qu'il « aurait mieux fait de laisser un bon souvenir et changer de cap, qui a été un fiasco total, pour la sécurité de la France, de l'Europe et du monde ».
Cependant, d'après M. Soussan, le principal résultat de la coalition dirigée par les États-Unis est la multiplication par deux des territoires contrôlés par Daech :
« Ça veut dire que les États-Unis ne sont pas sérieux dans leur combat contre le terrorisme, pour une seule raison : parce que ce sont les Américains qui ont créé Daech », estime-t-il.
En outre, il a déclaré que Daech était également soutenu par de grandes puissances, des pays limitrophes comme la Turquie et les monarchies pétrolières, qui payent sans compter.
Malgré 90 courriers envoyés à l'Onu par la Syrie portant sur l'interdiction des armes chimiques ainsi que sur l'effort des organisations terroristes pour s'en procurer, « il n'y a eu aucune, aucune mesure », estime le ministre adjoint des Affaires étrangères syriens. Concernant les renseignements sur les réseaux terroristes en Europe, M. Soussan estime que selon leurs statistiques, il y a 5 000 terroristes venant de pays de l'Union européenne :
« Imaginez si ces 5 000 [djihadistes, ndlr] reviennent en Europe, ce qu'ils peuvent faire. Déjà, à Bruxelles et à Paris, avec une petite poignée de terroristes ils ont créé le désordre, la pagaille et la peur », poursuit-il.
Ensuite, le ministre adjoint des Affaires étrangères syriens revient sur la définition des soi-disant « rebelles modérés » et pour bien illustrer l'absurdité de cette notion, il compare la situation à l'Europe :
« Qu'est-ce que "rebelle modéré" veut dire ? Quelqu'un qui porte les armes et vous tue, comment peut-on l'appeler modéré ? Imaginez un Basque porter les armes pour son indépendance. Peut-on le qualifier d'opposant modéré ? […] L'opposition modérée, pour nous ça veut dire opposition qui a un agenda national, avec qui l'on peut discuter ».
D'après M. Soussan, la déclaration des médias occidentaux selon laquelle il est difficile d'évaluer les pertes à Alep-Est est un autre exemple de manipulation et de diabolisation de l'État syrien :
« Pendant trois ans, les terroristes ont retenu des personnes en otage ! Personne ici n'a parlé des 12 000 victimes des mortiers et des bombonnes de gaz lancées à Alep-Ouest. Le gouvernement syrien a libéré Alep des 7 000 terroristes qui tenaient en otage 300 000 habitants ».
Ce qui est aussi important, d'après le ministre adjoint des Affaires étrangères syriens, ce sont les informations diffusées dans les médias occidentaux selon lesquelles la ville d'Alep a été complètement rasée, ce qui est aussi un grand mensonge.
Suite à l'invitation de Ayman Soussan à Paris, Jean Marc Ayrault s'est dit « indigné » qu'« après l'ignoble attaque chimique, des députés LR invitent un vice-ministre d'el-Assad, à Paris, au centre culturel russe ». M. Saussin a également fait part de son opinion à cet égard :
« J'ai l'impression que M. Ayrault n'a fait que condamner, être indigné, être choqué, depuis qu'il est là. Il n'a rien fait. »
Et de conclure :
« Je pense, comme ministre des Affaires étrangères d'un pays civilisé, qu'il aurait mieux fait de m'inviter à prendre un café pour parler et discuter afin de sortir de cette crise. Dans des temps pareils, le dialogue, ce n'est pas un luxe, c'est une nécessité. C'est comme ça que les gens civilisés se comportent ».
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