Les médias occidentaux voient dans cette mesure une tentative de lutte contre les fake news à l'approche des législatives de septembre.
Le projet de loi soumis par le ministère de la Justice le 5 avril et approuvé par le gouvernement veut forcer les grandes compagnies médiatiques à supprimer rapidement les commentaires des utilisateurs qui incitent à la haine ou contiennent un contenu criminel (incitation à la haine, pornographie pédophile, incitation à l'activité terroriste). 24 heures sont imparties aux réseaux sociaux pour supprimer les infractions flagrantes, et une semaine pour traiter les cas plus complexes tels que la diffamation, l'atteinte à l'honneur, à la dignité et à la réputation. Les compagnies risquent une amende allant jusqu'à 50 millions d'euros en cas d'incapacité ou de refus du réseau social concerné de réagir dans les délais impartis.
D'après le ministère de la Justice allemand, Facebook, qui compte 29 millions d'utilisateurs en Allemagne, a supprimé rapidement seulement 39% de commentaires à contenu pénal dont la direction de la compagnie a été notifiée. Pour sa part, Twitter n'a supprimé que 1% des publications qui ont fait l'objet de plaintes des utilisateurs.
Si le parlement validait cette loi, l'Allemagne deviendrait le premier pays à établir officiellement un contrôle sur les réseaux sociaux — et certainement pas le dernier. Ce thème sera activement évoqué pendant la prochaine réunion des ministres de la Justice et de l'Intérieur de l'UE prévue le 18 mai.
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