Pour de nombreuses personnes, c'est enfin la désillusion. Et heureusement! Car dès le départ croire en la bienveillance de la nouvelle administration américaine envers le reste du monde et notamment croire à un changement de cap dans la crise syrienne était une approche erronée. La toute récente attaque étasunienne contre la base aérienne syrienne de Shayrat, dans la province de Homs, a de nouveau montré le seul et véritable visage de la politique étasunienne, à savoir une politique ouvertement néocolonialiste. Sans oublier évidemment la complicité avec les terroristes, qui ont immédiatement profité de l'attaque pour tenter de passer à la contre-offensive. Une contre-offensive de Daech que l'armée syrienne a réussi à stopper.
Les partisans de l'unipolarité ne veulent pas s'avouer vaincus. Dans cette optique, Donald Trump ne représente rien d'autre qu'un énième agent de l'establishment étasunien, comme l'a rappelé à juste titre le Premier ministre russe Medvedev. Rien de nouveau donc à l'horizon: provocation avec une attaque prétendument chimique, gesticulations dans tous les sens des élites occidentales et de leurs suiveurs, puis frappe « ciblée ».
Cela ne vous rappelle rien? L'année 2003? Sauf qu'à la différence de la campagne irakienne, la Russie se dresse entre les forces étasuniennes et leurs projets. D'où l'hystérie toujours plus grande des Occidentaux et de leurs affidés, furieux de ne pas pouvoir arriver à leurs fins et de ne pas avoir de retour sur leurs énormes investissements.
Certains analystes présagent que cette frappe restera isolée, l'administration Trump, voulant simplement montrer ses muscles, y compris dans un but strictement interne, pour faire plier ses adversaires intérieurs et leur montrer qu'il n'est pas « une marionnette de Poutine ».
D'autres pensent au contraire que l'on risque d'assister à un durcissement du conflit syrien, notamment entre ceux qui se trouvent en Syrie sur une base légale (Russie, Iran) et ceux qui n'ont aucune légalité (la pseudo-coalition étasunienne). Une chose est néanmoins sûre: il faut se tenir prêt à toutes les options. C'est d'ailleurs en ce sens que le gouvernement russe vient de déclarer que désormais, il basera sa politique sur l'imprévisibilité des États-Unis, avec les conséquences qui en découlent.
Entre temps, la Russie a suspendu le mémorandum conclu avec Washington sur la sécurité des vols en Syrie. Cette annonce a été faite par la diplomatie russe. La Russie et la Bolivie ont également convoqué une réunion d'urgence au Conseil de sécurité de l'ONU. Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense, a pour sa part annoncé que la Russie allait désormais renforcer le système antiaérien des forces armées syriennes. En effet, jusqu'ici, les S-300 et S-400 se trouvant sur le sol syrien étaient uniquement destinés à la protection des militaires et des installations russes en Syrie, ce qui pourrait donc changer.
Sans oublier que ce fameux mémorandum a été annulé. Le message est-il passé? Enfin, le président Poutine a convoqué une réunion du conseil de sécurité de la Fédération de Russie. Des mesures seront certainement prises. Que les États-Unis et leurs amis djihadistes en prennent bonne note: la Russie poursuivra son soutien aux autorités syriennes dans la lutte contre le terrorisme et la défense de la souveraineté nationale du pays.
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