Les tirs de missiles américains suivant l'attaque chimique du 4 mars ont suscité différentes réactions chez les candidats à la présidentielle française.
François Fillon
François Fillon a affirmé comprendre la démarche des États-Unis car « l'usage des armes chimiques constitue un crime de guerre qui ne doit pas rester impuni ».
« Les États-Unis ont décidé unilatéralement de frapper les forces du régime syrien en représailles après l'attaque de Khan Cheickhoun », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Dans le même temps, le candidat de la droite a insisté sur le fait que la riposte américaine « ne doit pas conduire à une confrontation directe des forces occidentales avec celles de la Russie et de l'Iran. Ce serait un terrible danger pour la paix ».
La France « doit exiger que le conseil de sécurité des Nations unies mette tout en œuvre pour trouver les voies d'un accord qui évite les risques d'un embrasement dangereux pour la paix mondiale », a résumé le candidat.
Marine Le Pen
La présidente du Front national (FN) a elle aussi affirmé, intervenant sur France 2, qu'il fallait attendre les résultats d'une « enquête internationale » et s'est dit étonnée de la conduite des États-Unis qui s'affichent à nouveau comme les « gendarmes du monde ».
« Je suis un peu étonnée, parce que Trump avait indiqué à plusieurs reprises qu'il n'entendait plus faire des États-Unis le gendarme du monde et c'est exactement ce qu'il a fait hier. »
La veille, Marine Le Pen avait déjà prévenu sur LCI qu'en lançant une opération militaire en Syrie, le Président américain « se mettrait dans la roue de ceux qui sont intervenus en Irak ».
"Trump a tort de dire qu'il pense à une intervention militaire en Syrie, il se mettrait dans la roue de ceux intervenus en Irak." @LCI
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 6 апреля 2017 г.
Après les frappes de missiles américains, la candidate a de nouveau mis en garde contre le scénario « qu'on a pu voir en Irak, en Libye, qui en réalité sont des processus qui ont entraîné le chaos, qui ont fini par conforter le fondamentalisme islamiste ».
Jean-Luc Mélenchon
François Hollande et la chancelière allemande ayant jugé que Bachar el-Assad portait la responsabilité des frappes contre la base de Shayrat, Jean-Luc Mélenchon a de son côté fustigé sur Twitter Hollande et Merkel qui, selon lui, « portent l'entière responsabilité de donner à Trump le pouvoir solitaire de frapper qui il veut quand il veut ».
Hollande et Merkel portent l'entière responsabilité de donner à #Trump le pouvoir solitaire de frapper qui il veut quand il veut.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 7 апреля 2017 г.
Précédemment, à la suite de l'attaque chimique contre Khan Cheikhoun, le candidat de La France insoumise avait estimé que « qui que ce soit qui ait commis le crime, il doit être châtié. L'accord mondial de 93 sur les armes chimique doit s'appliquer partout, par tous ».
Emmanuel Macron
« Nous avons un ennemi: Daech et l'ensemble des mouvements djihadistes. Le peuple syrien a un ennemi: Bachar el-Assad », a-t-il signalé lors de son déplacement en Corse, soulignant la nécessité de « prendre note de l'intervention américaine » et d'entreprendre « une action concertée » inscrite dans le mandat des Nations unies.
Benoît Hamon
Le vainqueur de la primaire du Parti socialiste (PS) s'est montré lui aussi enclin à jeter tout le blâme sur le Président syrien.
« Bachar el-Assad s'est rendu responsable d'un nouveau massacre en gazant des enfants. Un acte qui met au défi notre humanité. Cela nous rappelle qu'il y a des criminels qui, pour rester au pouvoir, n'hésitent pas à gazer des enfants et ensuite bombarder les hôpitaux où ils sont hospitalisés. »
M. Hamon s'est prononcé en faveur d'une solution politique à la crise syrienne plutôt que militaire, tout en pointant que l'avenir du pays ne peut pas se faire avec Bachar el-Assad dont la place est « devant les tribunaux internationaux. Il n'y a qu'un coupable, c'est Bachar al-Assad », a-t-il insisté.
Nicolas Dupont-Aignan
Le candidat de Debout la France ! Nicolas Dupont-Aignan a pour sa part regretté que Donald Trump ait agi seul en prenant la décision d'effectuer les frappes et ne soit pas passé par l'Onu, et a d'ailleurs exigé une enquête.
De plus, M. Dupont-Aignan a mis en cause le prétendu recours aux substances chimiques par le gouvernement de M. Assad : « Je ne vois pas pourquoi Bachar el-Assad aurait la folie d'utiliser des gaz alors qu'il vient de stabiliser son pays. Ça m'interroge. J'ai un doute. »
Dans la nuit de jeudi à vendredi, les États-Unis ont tiré des missiles de croisière sur une base gouvernementale syrienne. Selon le Pentagone, 59 missiles ont été lancés depuis des navires de la marine américaine. La frappe a visé l''aérodrome de Shayrat qui serait « directement lié » à l'attaque chimique sur Khan Cheikhoun, selon l''administration américaine.
Neuf civils, dont des enfants, ont trouvé la mort dans l'attaque.
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