La Russie estime que les accusations du vice-président des États-Unis Mike Pence selon lesquelles Moscou et Damas ne se seraient soi-disant pas acquittés de leurs obligations en termes d'élimination des armes chimiques sont infondées et voir gratuites.
« Les allégations de M. Pence selon lesquelles Moscou et Damas ne se seraient soi-disant pas acquittés de leurs obligations sont absolument infondées voire gratuites », a déclaré Mikhaïl Oulianov, directeur du département de la non-prolifération et du contrôle des armements du ministère russe des Affaires étrangères.
La diplomatie russe a en outre rappelé que toutes les armes chimiques de Syrie ont été retirées du pays en 2014, notamment avec l'aide des Etats-Unis.
Selon le ministère, M. Pence n'a aucune raison d'affirmer que l'accord sur l'élimination des armes chimiques en Syrie datant de 2003 « n'a pas fonctionné ».
La partie russe a en outre souligné qu'il était pour le moins prématuré d'accuser Damas d'avoir eu recours aux armes chimiques, Moscou insistant sur l'organisation d'une enquête détaillée.
Mercredi, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont soumis au Conseil de sécurité de l'Onu un projet de résolution condamnant le recours à l'arme chimique dans la province d'Idlib et appelant les autorités syriennes à laisser les enquêteurs de l'Onu et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) accéder à leurs bases aériennes.
Sans attendre que l'enquête sur les auteurs de l'attaque chimique à Idlib soit ouverte et établisse les coupables, le président des États-Unis Donald Trump s'en est pris aux autorités syriennes.
Plus tard dans la journée, le Conseil de sécurité a tenu une réunion extraordinaire sur la situation à Idlib pendant laquelle le projet de ces trois pays a été examiné.
La coalition nationale syrienne a fait état, mardi, de 80 morts et de 200 blessés dans une attaque chimique à Khan Cheikhoun, dans la province d'Idlib, imputant cette attaque aux forces gouvernementales syriennes. Le commandement de l'armée syrienne a rejeté les accusations et a reporté la responsabilité sur les djihadistes et leurs protecteurs.
Le ministère russe de la Défense a communiqué que l'aviation syrienne avait attaqué à Khan Cheikhoun un entrepôt de munitions des terroristes contenant des arsenaux d'armes chimiques destinés à des combattants en Irak. Une enquête sur l'incident a été ouverte par l'Onu et l'OIAC, mais aucune de ces deux organisations n'a publié de conclusions sur les coupables éventuels.
La Syrie a adhéré à la Convention sur l'interdiction des armes chimiques après une vaste attaque chimique en août 2013 dans la Ghouta, banlieue orientale de Damas. Cette démarche résultait d'un accord entre la Russie et les États-Unis sur la destruction des armes chimiques syriennes sous le contrôle de l'OIAC et a permis d'éviter une ingérence militaire des États-Unis en Syrie.
Les stocks d'armes chimiques ont été évacués de Syrie.
En août 2014, la destruction en Méditerranée des armes chimiques les plus mortelles possédées par Damas avait été annoncée. Dans un communiqué, le président
Barack Obama avait lui-même assuré que les armes avaient été détruites par « des professionnels civils et militaires en utilisant un mécanisme américain unique en son genre ».
En janvier 2016, l'OIAC avait annoncé la destruction totale des arsenaux chimiques syriens. En 2013, le prix Nobel de la paix a été décerné à l'OIAC pour le désarmement chimique de la Syrie.
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