Mercredi, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont soumis au Conseil de sécurité de l'Onu un projet de résolution condamnant le recours à l'arme chimique dans la province d'Idlib et appelant les autorités syriennes à laisser les enquêteurs de l'Onu et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) accéder à leurs bases aériennes.
Sans attendre que l'enquête sur les auteurs de l'attaque chimique à Idlib soit ouverte et établisse les coupables, le président des États-Unis Donald Trump s'en est pris aux autorités syriennes.
« Leur mort (des enfants tués dans l'attaque) est un affront à l'humanité. Ces actes odieux par le régime d'Assad ne peuvent pas être tolérés », a-t-il martelé au cours d'une conférence de presse organisée à l'issue de négociations avec le roi Abdallah II de Jordanie.
Plus tard dans la journée, le Conseil de sécurité a tenu une réunion extraordinaire sur la situation à Idlib pendant laquelle le projet de ces trois pays a été examiné.
« Nous avons proposé notre propre projet, bref et constructif, dont le but consiste à mener une enquête réelle et non pas à désigner des coupables avant d'établir les faits. Des consultations ont commencé. Un nouveau tour de négociations aura lieu aujourd'hui plus tard dès qu'un projet de compromis sera prêt », a annoncé aux journalistes Fiodor Strjijovski, porte-parole de la mission russe.
La coalition nationale syrienne a fait état, mardi, de 80 morts et de 200 blessés dans une attaque chimique à Khan Cheikhoun, dans la province d'Idlib, imputant cette attaque aux forces gouvernementales syriennes. Le commandement de l'armée syrienne a rejeté les accusations et a reporté la responsabilité sur les djihadistes et leurs protecteurs.
Précédemment le président syrien Bachar el-Assad avait déclaré que le gouvernement syrien n'avait utilisé aucune arme de destruction massive, arme chimique comprise, contre son peuple. Il a rappelé qu'en 2013 Damas avait donné son accord au démantèlement de ses armes chimiques et qu'à l'heure actuelle il ne disposait pas de stocks de ces armes.
La Syrie a adhéré à la Convention sur l'interdiction des armes chimiques après une vaste attaque chimique en août 2013 dans la Ghouta, banlieue orientale de Damas. Cette démarche résultait d'un accord entre la Russie et les États-Unis sur la destruction des armes chimiques syriennes sous le contrôle de l'OIAC et a permis d'éviter une ingérence militaire des États-Unis en Syrie.
En août 2014, la destruction en Méditerranée des armes chimiques les plus mortelles possédées par Damas avait été annoncée. Dans un communiqué, le président Barack Obama avait lui-même assuré que les armes avaient été détruites par « des professionnels civils et militaires en utilisant un mécanisme américain unique en son genre ».
En janvier 2016, l'OIAC avait annoncé la destruction totale des arsenaux chimiques syriens. En 2013, le prix Nobel de la paix a été décerné à l'OIAC pour le désarmement chimique de la Syrie.
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