Les juges de la Cour suprême du Venezuela ont annoncé le 30 mars qu'ils assumeraient les fonctions de l'Assemblée nationale et, par conséquent, les compétences législatives. Le parlement n'a pas tardé à évoquer un coup d'État. Toutefois, comme l'explique dans un commentaire à Sputnik le journaliste Jordan Rodriguez c'est l'Assemblée elle-même qui avait levé le « drapeau du putsch » lorsqu'elle avait dérogé à la constitution et avait mis en doute les compétences du Président du pays, Nicolas Maduro.
Selon le journaliste, la décision de la Chambre constitutionnelle de la Cour suprême était fondée sur les « preuves irréfutables » de la déstabilisation du gouvernement du Président Nicolas Maduro par l'Assemblée nationale.
« Si l'Assemblée veut que cette décision soit annulée, elle doit exclure de son sein trois députés de l'État de l'Amazonas, accusés d'escroquerie, et annuler les décisions adoptées avec la participation de ces parlementaires. En outre, il est nécessaire de nommer une nouvelle administration et de lancer le processus de formation de l'ordre du jour », estime le journaliste.
Et de souligner que le Venezuela était une république présidentielle, si bien que M. Maduro était chef de l'État et chef du gouvernement. Cependant, l'Assemblée a agi comme s'il était possible de limoger le gouvernement de M. Maduro. Toutefois, le parlement a engagé une politique de « non-respect ».
« L'Assemblée a qualifié le Président d'homme qui, pour des raisons psychiques ou psychologiques, est incapable de diriger le pays sans un contrôle médical approprié. En outre, elle a assuré que le Président avait abandonné son poste, toutefois Nicolas Maduro est un dirigeant qui travaille jusqu'au bout », a estimé M. Rodriguez.
Rappelons que début octobre dernier, l'opposition vénézuélienne a annoncé que le Conseil national électoral (CNE) avait validé 1,3 million de signatures en faveur de la tenue d'un référendum sur la destitution de Nicolas Maduro. Mais sept États du Venezuela ont ensuite annulé les résultats de la première étape de collecte des signatures, ce qui a empêché de lancer la deuxième étape.
La Constitution du Venezuela, en vigueur depuis 1999, ne comporte aucun paragraphe portant sur la possibilité d'une destitution présidentielle. Pourtant, les articles 222 et 232 prévoient diverses formes de contrôle du pouvoir exécutif par le Parlement. En conséquence, les députées peuvent évoquer « la responsabilité politique » des hommes d'État pour une série d'actions. Le parlement peut aussi reconnaître « l'absence totale » de Président, en cas de décès ou de démission, ou indiquer que le « Président a démissionné », ce qui doit se faire par décision de l'Assemblée nationale ou être le résultat d'une initiative populaire.
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