Soulignant « l'échec de la stratégie » de Benoît Hamon et « un risque de victoire du Front national », l'ex-premier ministre socialiste Manuel Valls a annoncé mercredi qu'il voterait pour le centriste Emmanuel Macron, tournant ainsi le dos à son propre camp.
« Donc, je voterai pour Emmanuel Macron. Je prends mes responsabilités », a-t-il affirmé sur BFMTV/RMC.
Le candidat PS, Benoît Hamon, n'a pas du tout apprécié cet échange de politesses. Dans une déclaration depuis son QG de campagne, il a condamné la décision de son rival, taclant au passage son « jeu morbide » et sa « vieille politique ».
« La parole donnée, signée devant le peuple, doit être scrupuleusement respectée », a-t-il débuté, soulignant la trahison des engagements de la primaire, qui imposait aux vaincus de soutenir le vainqueur. « Je vous demande en même temps de tourner la page de cette vieille politique, de tourner le dos à ces politiciens qui ne croient plus en rien et qui vont là où le vent va, au mépris de toute conviction ».
La réaction des communistes ne s'est pas fait attendre. Après le ralliement de Manuel Valls à Emmanuel Macron, le secrétaire national du Parti communiste Pierre Laurent a appelé mercredi à une rencontre entre Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon et l'écologiste Yannick Jadot « dans les prochains jours » en vue d'une candidature commune.
De son côté, Jean-Luc Mélenchon a promis de répondre dès ce soir à la tribune, lors de son meeting au Havre.
Les élus socialistes n'ont pas tardé aussi à exprimer leur colère et leur indignation envers le choix de l'ex-premier ministre. L'ancien ministre socialiste du Redressement productif Arnaud Montebourg a été le premier à s'exprimer sur le revirement de Manuel Valls.
Chacun sait désormais ce que vaut un engagement signé sur l'honneur d'un homme comme Manuel Valls: rien. Ce que vaut un homme sans honneur.
— ☰ Arnaud Montebourg (@montebourg) 29 марта 2017 г.
La députée PS Karine Berger a dénoncé un comportement « minable », quand son collègue Philippe Baumel a parlé d'« un dernier 49-3 médiatique pour casser la gauche ».
Pascal Cherki, député PS proche de Benoît Hamon, s'est déclaré « triste » que Manuel Valls ait été chef du gouvernement:
Valls: la déchéance de crédibilité. Triste pour mon pays que cet homme ait pu un moment en être le Premier Ministre.
— Pascal Cherki (@pascalcherki) 29 марта 2017 г.