Selon un article du chroniqueur Etienne Dujardin publié dans le Figaro, plusieurs éléments peuvent expliquer cette énorme différence de perception dans le traitement de la campagne des deux candidats par la presse.
Tout d'abord, on se souvient du livre scandaleux écrit par les journalistes Olivia Recasens, Didier Hassoux et Christophe Labbé, Bienvenu Place Beauvau, Police: les secrets inavouables d'un quinquennat (édition Robert Laffont, 2017).
Récemment, dans l'Émission politique sur France 2, François Fillon a soulevé la question de l'apparition dans la presse des procès-verbaux d'auditions, qui étonnait par sa rapidité.
«Des journaux reçoivent des documents 48h après des perquisitions dans mes bureaux», a déclaré François Fillon.
Autre élément curieux: lorsqu'on s'interroge sur le patrimoine de François Fillon, pourquoi ne scrute-t-on pas avec la même intensité celui d'Emmanuel Macron? Comme l'indique Etienne Dujardin, la presse n'a bizarrement « aucune question à poser à un homme qui a gagné des millions et qui se retrouve avec un patrimoine déclaré en 2017 extrêmement faible ».
Ainsi, on peut citer l'émission Quotidien qui, juste avant le rassemblement pro-Fillon au Trocadéro, a diffusé une image de Fillon tirant sa valise intitulée « Fillon, l'homme seul ». En outre, la veille du meeting du Trocadéro, la même émission avait filmé les chaises vides d'une salle du candidat républicain. La situation déjà été qualifiée comme « un lynchage».
A noter, BFMTV affiche clairement ses préférences depuis que le fondateur d'En Marche! s'est porté candidat à la présidentielle. La chaîne semble succomber à la tentation de consacrer plus de temps d'antenne à ses prestations qu'à celles de tous les autres candidats réunis.
Ainsi, toujours selon le même sondage Harris Interactive, 82 % des Français sont très durs, en estimant que la campagne présidentielle est d'ores et déjà« ratée ». De là à penser que ce sentiment a été provoqué par la partialité des médias, il n'y a qu'un pas.