Tout est parti d'un défi lancé par Paul Schellhas, célèbre scientifique allemand, qui déclarait que « l'écriture des Indiens mayas resterait un mystère à tout jamais ». Knorozov vivait et travaillait à la Chambre des curiosités (Musée d'ethnographie et d'anthropologie) de Saint-Pétersbourg et étudiait les artefacts quand il est tombé par hasard sur l'article de Paul Schellhas: le jeune homme a décidé d'élucider ce mystère.
La tâche était incroyablement complexe. Tout d'abord, les colonisateurs espagnols ont brûlé pratiquement tous les livres des Mayas, ne laissant que trois codes — des manuscrits pliés en accordéon, collés et très abîmés que les Indiens avaient caché dans leurs tombeaux et grottes humides. De plus, il ne pouvait pas non plus se rendre au Mexique pour voir de ses propres yeux les dessins mystérieux sur les murs des anciennes pyramides.
Knorozov a écrit une thèse pour exposer sa théorie, qui a bouleversé la communauté scientifique à tel point que l'auteur a immédiatement obtenu son doctorat. Ce que proposait Knorozov rendait réel le décryptage de l'écriture maya. Par la suite, les linguistes américains ont également reconnu que le scientifique russe avait raison. Tatiana Proskouriakova, qui a étudié les colonies indiennes mayas a réussi à lire la description de la vie des dirigeants mayas racontée par les hiéroglyphes sur le mur de pierre de l'ancienne ville de Palenque grâce à la méthode de Knorozov.
Iouri Knorozov a reçu un prix de l'État, mais seulement 20 ans après la découverte qu'il avait faite à l'âge de 30 ans. Il a enfin réussi à voir de ses propres yeux la patrie des Mayas à l'invitation du président guatémaltèque et le dirigeant du Mexique a remis à Knorozov l'ordre de l'Aigle aztèque — la plus haute récompense pour les étrangers.
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