Les pays membres de l'Union européenne manquent d'unité sur bien des points et surtout sur les perspectives d'intégration, et plus précisément sur le concept d'une Europe « à deux vitesses », auquel la Grèce, Chypre et avant tout les pays d'Europe centrale et orientale sont particulièrement opposés, ont indiqué les experts interviewés par Sputnik.
« À mon avis, le noyau de l'intégration ultérieure, y compris politique, se trouvera dans la zone euro, ce qui va signifier que des pays tels que la Pologne, qui n'ont rien fait ces dernières années pour intégrer la zone euro, se retrouveront dans une Europe "de seconde catégorie", a déclaré dans une interview exclusive à l'agence l'ex-Premier ministre polonais Leszek Miller.
Un autre interlocuteur de Sputnik, le président de la sous-commission pour les rapports économiques extérieurs de la chambre basse du parlement tchèque, Leo Luzar, a rétorqué que dans ce cas deux catégories de pays allaient apparaître au sein de l'UE, à savoir les pays « importants et les pays plus importants ».
« Si nous considérons l'Europe comme unie, il ne doit pas y avoir de citoyens de première et de seconde catégories. […] On aurait finalement "l'Europe" et "l'Europe 2", ce qui signifierait la fin de l'Union européenne », a martelé M. Luzar.
Et d'espérer que la délégation tchèque voterait « contre ».
Le président de la commission pour l'Europe du parlement slovaque Luboš Blaha a déclaré à Sputnik que le scénario d'une Europe « à plusieurs vitesses » n'était pas réaliste, car il diviserait définitivement l'UE.
« Il importe que la démocratie et les États sociaux soient présents en Europe. Jusqu'ici seuls des États nationaux ont réussi à défendre ces deux valeurs, alors que l'UE insiste toujours sur le marché libre, les accords commerciaux néolibéraux et la politique d'austérité drastique », a rappelé M. Blaha.
Et d'ajouter que, pour sa part, la Slovaquie ferait tout pour faire partie de l'Europe « première vitesse », qui servirait de base pour la création d'une nouvelle Europe.
Il est évident que l'Allemagne, la France et l'Italie avancent à une plus grande vitesse que les autres pays membres de l'UE qui voudraient naturellement se retrouver dans la même catégorie que les leaders. La Serbie, qui attend déjà depuis plusieurs années son adhésion à l'Union européenne, se prononce elle aussi pour une Europe « à deux vitesses ».
« C'est l'unique variante qui permettrait d'éviter l'éclatement du moins de l'"Europe de souche" », a déclaré à Sputnik l'ex-ministre serbe pour le Kosovo-Métochie Slobodan Samardzic.
Selon ce dernier, Bruxelles veut créer un système qui permettrait une meilleure gestion.
« Cela est rationnel, mais on ignore quel en sera le résultat », a conclu l'homme politique.
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