"Cela fait longtemps que Staffan de Mistura est critiqué par les autorités syriennes, qui accusent l'envoyé spécial de parti pris": c'est ainsi que le député syrien Saji Taama, membre de la commission pour les affaires interarabes et internationales, explique le refus de l'accueillir à Damas en prévision du prochain cycle de négociations à Genève.
"Les autorités soutiennent l'idée du dialogue intersyrien et saluent l'activité de tous ceux qui contribuent à sa promotion. Mais quand quelqu'un empêche le déroulement des négociations ou sympathise avec l'une des parties et la soutient, il est traité en conséquence. De Mistura s'est permis plusieurs fois des déclarations préconçues concernant les autorités de Damas. Le refus de le recevoir résulte donc de son activité à ce poste", précise Saji Taama.
La partie syrienne a répondu à l'envoyé spécial par un refus sans explications et que Staffan de Mistura était devenu "persona non grata à Damas — aussi bien aujourd'hui qu'à l'avenir".
Selon Igor Morozov, membre de la commission du Conseil de la Fédération pour les affaires internationales, "le représentant spécial s'est fortement discrédité" et la démarche de Damas est donc "légitime".
"De Mistura promeut ouvertement les intérêts de l'opposition extérieure soutenue par l'Occident. Il a accusé plusieurs fois la Russie d'exercer une pression sur les opposants aux autorités syriennes. On ne lui fait plus confiance. En fait, l'envoyé spécial a perdu ses leviers de contrôle sur le processus de négociation. Et il devra chercher à sortir de cette impasse", pense Igor Morozov.
Le prochain cycle des négociations de Genève est prévu le 23 mars. On ignore toujours si l'opposition armée y participera.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.