Pourquoi Damas a refusé d'accueillir Staffan de Mistura

© AFP 2024 Kirill KUDRYAVTSEV Staffan de Mistura
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Mécontent du travail de Staffan de Mistura au poste d'envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Syrie, Damas a refusé de l'accueillir sur son territoire.

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Le Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe) pense également que le représentant de l'Onu oublie souvent son devoir de neutralité et que de nombreuses questions sans réponse se sont accumulées. Cette perte de confiance pourrait empêcher Staffan de Mistura de mener de manière constructive le nouveau cycle de dialogue sur le processus de paix syrien prévu à Genève le 23 mars.

"Cela fait longtemps que Staffan de Mistura est critiqué par les autorités syriennes, qui accusent l'envoyé spécial de parti pris": c'est ainsi que le député syrien Saji Taama, membre de la commission pour les affaires interarabes et internationales, explique le refus de l'accueillir à Damas en prévision du prochain cycle de négociations à Genève.

"Les autorités soutiennent l'idée du dialogue intersyrien et saluent l'activité de tous ceux qui contribuent à sa promotion. Mais quand quelqu'un empêche le déroulement des négociations ou sympathise avec l'une des parties et la soutient, il est traité en conséquence. De Mistura s'est permis plusieurs fois des déclarations préconçues concernant les autorités de Damas. Le refus de le recevoir résulte donc de son activité à ce poste", précise Saji Taama.

La partie syrienne a répondu à l'envoyé spécial par un refus sans explications et que Staffan de Mistura était devenu "persona non grata à Damas — aussi bien aujourd'hui qu'à l'avenir".

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De Mistura est accusé de ne pas respecter le principe de neutralité, de freiner régulièrement la progression du dialogue pour régler le conflit et d'être davantage occupé à essayer de garder son poste qu'à régler le conflit en Syrie.

Selon Igor Morozov, membre de la commission du Conseil de la Fédération pour les affaires internationales, "le représentant spécial s'est fortement discrédité" et la démarche de Damas est donc "légitime".

"De Mistura promeut ouvertement les intérêts de l'opposition extérieure soutenue par l'Occident. Il a accusé plusieurs fois la Russie d'exercer une pression sur les opposants aux autorités syriennes. On ne lui fait plus confiance. En fait, l'envoyé spécial a perdu ses leviers de contrôle sur le processus de négociation. Et il devra chercher à sortir de cette impasse", pense Igor Morozov.

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Le sénateur rappelle que les négociations de Genève n'ont apporté pratiquement aucun résultat alors que, par exemple, le dialogue d'Astana a montré son efficacité: "En dépit des tentatives de saper le processus, on y a évoqué le maintien du cessez-le-feu, la distinction entre l'opposition armée et les terroristes, ainsi que la structure de la Syrie après la guerre, y compris le projet de nouvelle Constitution du pays".

Le prochain cycle des négociations de Genève est prévu le 23 mars. On ignore toujours si l'opposition armée y participera.

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