La communauté internationale fonde de grands espoirs dans de ce nouveau round des pourparlers. En cause, le contexte tout à fait nouveau dans lequel il se déroule: pendant cette année, l'armée syrienne a fait des progrès importants, Moscou, Ankara et Téhéran sont parvenus à garantir un cessez-le-feu sur le territoire syrien alors que l'opposition et Damas ont tenu début 2017 à Astana leur premier face-à-face depuis le début du conflit.
Moscou espère de son côté que cette nouvelle rencontre à Genève permettra de renouer le dialogue intersyrien après une « pause longue et dangereuse ». Un objectif que visaient également les pourparlers dans la capitale kazakhe et qui ont débouché à la mi-février sur la mise en place d'un groupe chargé d'observer le respect de la trêve et qui comprend l'Iran, la Russie et la Turquie. C'est à Genève que les succès obtenus à Astana en matière du respect du cessez-le-feu doivent être transformés, a estimé la semaine dernière le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.
Rendez-vous à l'aveugle
Jihad Makdisi, qui représente le groupe dit « du Caire » de l'opposition syrienne a qualifié la situation de « rendez-vous à l'aveugle avec de Mistura ». L'envoyé spécial de l'Onu a pour sa part indiqué qu'il déciderait du format dans la première moitié de la journée. Comme l'a pourtant fait savoir à Sputnik Basma Kodmani, membre du Conseil national syrien et représentante de l'opposition, celle-ci voit d'un bon œil la possibilité d'un dialogue directe entre les parties en conflit.
Qui participera aux discussions?
« Il y aura des groupes formés lors de la rencontre au Caire, à Moscou, à Riyad ainsi que des groupes d'opposition armée qui participent aux pourparlers d'Astana et qui, à côté de Damas, ont signé l'accord du cessez-le-feu », a indiqué Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères.
Comme l'a indiqué lors d'une conférence de presse M. de Mistura, « chaque délégation évoquée dans la résolution de l'Onu 2254 et chaque groupe qui fait partie de la liste, non seulement a été invité, mais s'est rendu » à Genève.
L'opposition apprécie le rôle de la Russie
« Nous défendons le rôle de la Russie, qui est très important. Nous nous sommes tous rendus ici après les pourparlers d'Astana, où les Turcs, le Haut-Comité des négociations (de l'opposition, ndlr) et plusieurs personnes dans les rangs de l'opposition armée se sont rapprochés de Moscou », a-t-il indiqué.
« Le rapprochement entre la Russie et la Turquie a renforcé nos positions et a rendu l'opposition moins sensible, en ouvrant de nouvelles perspectives pour les négociations», a résumé M. Makdisi.
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