Grande déception dans le camp de Geert Wilders, le leader populiste du PVV, le parti de la liberté néerlandais. Avec 13 % des suffrages exprimés, il n'obtient que 20 sièges sur les 150 que compte le Parlement. Bien qu'il ait gagné trois points et cinq sièges en cinq ans, tandis que le Parti populaire, libéral et démocrate de Mark Rutte en perd 8 et n'en obtient que 33, cette progression ne reflète qu'imparfaitement les circonstances. En définitive, Wilders ne sera pas l'étape intermédiaire entre le Brexit et Marine Le Pen en France.
Un parti excessivement centralisé
Plus encore, le résultat refléterait une tendance de plus en plus remarquable depuis 2014. Wilders comptait 24 sièges en 2010 et, toujours selon nos sources, il serait désormais « condamné au déclin » et « ne pourra plus revenir ». Les critiques fusent à son encontre: son charisme masquerait difficilement sa gestion catastrophique des hommes, son refus d'intégrer des cadres compétents qui lui feraient de l'ombre.
Sa condamnation en 2016 pour des propos tenus en 2014 sur la communauté marocaine pourrait être comprise comme le début de la fin. « Le voile se lève », nous ont confié nos sources: dans l'absolu, « Wilders ne veut pas véritablement gouverner » — une critique identique à celle formulée en France à l'encontre de Jean-Marie Le Pen. Son incapacité à dépasser le rôle du tribun — et les déclarations fracassantes qui l'accompagnent — serait sa perte, après avoir été la source de son succès. Un scénario pour le moins classique pour les partis populistes n'entretenant qu'une opposition stérile au pouvoir.
L'électorat comprendrait en effet « l'inutilité d'un vote pour lui ». « Les défections risquent maintenant de se multiplier »: les élus du PVV pourraient rejoindre à court et moyen terme d'autres partis, emportant avec eux leur siège au Parlement néerlandais.
Vers un nouvel homme providentiel?
Mais cela condamne-t-il pour autant le populisme aux Pays-Bas? Clairement, non: les Pays-Bas sont un terreau fertile pour ce courant. Ainsi est-il crucial de scruter les nouveaux venus — le système proportionnel néerlandais rend les nouvelles initiatives aisées.
Peut-être faudra-t-il compter sur Thierry Baudet, un autre populiste récemment entré dans l'arène politique, qui vient de remporter deux sièges avec le Forum pour la Démocratie créée de fraîche date. Une entrée discrète, mais non dérisoire: deux sièges suffisent pour construire une dynamique dans ce pays. Ce jeune souverainiste, partisan de la démocratie directe, attise déjà les curiosités: très intellectuel, Baudet rappellerait à certains Pim Fortuyn, le leader populiste assassiné en 2002… dont les Néerlandais seraient nostalgiques.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.