L'exposition itinérante Displaced. 12 histoires de l'Ukraine se veut « l'occasion de découvrir des récits et des portraits de 12 déplacés de l'intérieur de l'Ukraine » qui ont été contraints de recommencer leur vie à zéro après le déclenchement du conflit dans l'est du pays et le rattachement de la Crimée à la Russie.
Comme l'indique l'une des héroïnes de la série, Nina Vidomenko, le regard qu'elle porte sur sa vie après ces événements et son départ forcé a changé de manière radicale.
« Quand vous partez de chez vous pour deux semaines avec une valise, et que vous ne pouvez pas revenir pendant une année, c'est une remise en question énorme », témoigne-t-elle. « Vous comprenez que vous pouvez vous contenter de peu. »
Un des récits soulève le sujet de la guerre civile en mettant en scène une personne qui est partie combattre les miliciens dans le Donbass en tant que volontaire. Plusieurs autres personnes ont quitté la Crimée, refusant de reconnaître son rattachement à la Russie, d'où le choix des termes tels que « l'annexion illégale de la Crimée », une position visiblement partagée par certains des protagonistes:
« Nous sommes venus en Crimée en provenance de Donetsk et espérions rester », lit-on au-dessous d'un portrait d'une famille ukrainienne. « Mais on s'est retrouvé face au référendum et au drapeau tricolore (russe, ndlr). »
Ainsi, les œuvres présentées sont consacrées aux déplacés vivant exclusivement dans les villes ukrainiennes. Aucune des 12 histoires ne parle du sort des déplacés en quête d'abri temporaire en Crimée.
Dans le même temps, les organisateurs n'évoquent pas les personnes qui se sont enfuies en Russie, qualifiées ainsi de réfugiés, et qui sont plus d'un million, lit-on dans la presse ukrainienne, citant les données du ministère russe des Affaires étrangères.
Le projet a été initié par l'ambassade britannique à Kiev et le British Council en Ukraine. La première exposition s'est tenue dans la capitale ukrainienne, puis dans d'autres villes du pays pour ensuite débarquer sur le Vieux Continent.
Cette année, l'exposition est passée par la Haye et Strasbourg, et s'invitera prochainement à Varsovie et à Paris, comme le signalent les organisateurs sur leur page Facebook.
« Il est important de raconter ces histoires aux gens, de les sensibiliser aux expériences traumatisantes vécues par les déplacés, aux défis qu'ils ont eu à relever et à leurs espérances », a déclaré Helen Fazey, directrice adjointe de l'exposition et représentante de l'ambassade britannique en Ukraine, expliquant que la tâche d'aujourd'hui est d'« approfondir la compréhension mutuelle » et de « développer le sentiment de l'unité et de la solidarité avec ceux qui sont dans une position délicate à cause du conflit ».
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