L'hebdomadaire américain New Yorker a proposé à ses lecteurs une curieuse illustration en couverture de son nouveau numéro de mars, sur laquelle on voir un portrait de profil du président russe Vladimir Poutine qui regarde avec un monocle un papillon ayant la tête du chef d'État américain Donald Trump.
L'auteur du dessin Barry Blitt a également écrit en russe « New Yorker » et son nom sur la couverture.
Le journal décrypte le sens cette illustration dans l'article « Mesures actives », intitulé également « Poutine, Trump et une nouvelle guerre froide », écrit par les journalistes Evan Osnos, David Remnick, et Joshua Yaffa.
L'article de trois journalistes du New Yorker constitue un résumé des faits connus et d'accusations répétées contre la Russie sur fond d'événements historiques du passé récent. Avec en prime les commentaires d'hommes politiques américains, d'ex-fonctionnaires et de militaires, ainsi que de « fonctionnaires de l'administration américaine » qui n'ont pas été nommés ainsi que de représentants de l'opposition russe et de certains experts.
Cette illustration curieuse a suscité une vague de réactions sur les réseaux sociaux. Certains utilisateurs ont fustigé les journalistes d'avoir recourir aux accusations banales, mais d'autres ont remercié le journal pour ce travail créatif.
Oh New Yorker, vous êtes toujours amusant et créatif. Poursuivez dans le même esprit et félicitations!
Autant que vous êtes tentés de ridiculiser Poutine et de ne pas tenir compte de tout ce qu'il a à dire, la plupart de ses critiques au sujet de la politique étrangère des États-Unis du 21ème siècle sont plus ou moins légitimes.
Certains n'ont pas raté l'occasion de plaisanter:
Si j'étais Poutine, j'engagerais des poursuites contre le journal pour la cravate verte. Il n'est jamais tombé si bas.
L'essentiel de « Poutine, Trump et une nouvelle guerre froide »
L'article commence par revenir sur la confrontation entre l'URSS et les États-Unis pendant la guerre froide, en mettant l'accent sur les efforts réalisés par les services spéciaux soviétiques afin de mener des campagnes d'information antiaméricaines.
La troisième partie, « Le monde de Poutine », trace un bref compte rendu de la politique intérieure et étrangère du président russe, avec un accent sur les relations russo-américaines.
Baptisé « La guerre hybride », le quatrième chapitre touche l'histoire des cyberattaques au cours des dernières années qui, selon les auteurs, ont été perpétrées par des pirates et/ou les autorités russes depuis 2007. Le chapitre se réduit à un résumé des piratages contre des bases de données du parti démocrate américain, de l'Agence mondiale antidopage et d'un certain nombre d'autres systèmes. En outre, les auteurs notent qu'une vaste campagne de désinformation contre Hillary Clinton a été menée lors de l'élection présidentielle américaine.
Bien que l'article abonde en accusations banales et réchauffées, les auteurs reconnaissent qu'« aucun analyste raisonnable n'estime que les actions résolues de la Russie aux États-Unis et en Europe ont pu conduire à la montée en puissance de Trump et des politiques nationalistes en Europe ». Dans le même temps, ils finissent l'article en citant les paroles du journaliste russe Alexeï Venediktov selon lequel « les turbulences en Amérique » liées aux scandales autour du président américain sont bénéfiques pour Moscou, qui a maintenant « des mains libres ».
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