Le journaliste germano-turc Deniz Yücel s'était rendu à la police le 14 février à Istanbul, selon Die Welt cité par AFP, alors qu'il était recherché par la police pour ses articles sur le piratage de la messagerie électronique de Berat Albayrak, ministre de l'Énergie et gendre du président turc Recep Tayyip Erdogan. Les courriels piratés, publiés en septembre, ont dévoilé des pressions politique du gouvernement turc sur des médias et des stratégies de manipulation de l'opinion sur les réseaux sociaux.
Vendredi, 170 députés allemands avaient publié une lettre ouverte réclamant la libération "rapide" de M. Yücel.
Selon la chancelière allemande Angela Merkel, cette mesure est "excessivement dure car Deniz Yücel s'est présenté de lui-même à la justice et s'est mis à la disposition de l'enquête".
Depuis le coup d'Etat manqué du 15 juillet, imputé par Ankara au prédicateur islamiste Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis, plus de 43.000 personnes ont été arrêtées en Turquie et plus de 100.000 limogées ou suspendues, dont des professeurs, des policiers et des magistrats.
Des journalistes étrangers, comme Rob Nordland du New York Times, Dion Nissenbaum du Wall Street Journal ou encore Olivier Bertrand du média en ligne Les Jours ont été arrêtés ou expulsés ces derniers mois par Ankara.