Rapport d’Amnesty International sur la Syrie: «pas de quoi être fier!»

© Flickr / Celeste DamianiAmnesty International
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Le rapport d’Amnesty International sur une prison syrienne ne repose sur aucune preuve concrète et ne conforte par conséquent pas la crédibilité de cette ONG au Proche-Orient et dans le monde, a confié à Sputnik un ex-ambassadeur britannique à Damas.

Il est pour le moins étrange que le rapport d'Amnesty International sur la prison syrienne de Saydnaya ait été publié à ce moment précis, soit après la libération d'Alep, les avancées lors des négociations d'Astana sur la Syrie et une perspective de coopération entre Washington et Moscou sur un règlement syrien, a déclaré à Sputnik Peter Ford, ancien ambassadeur du Royaume-Uni à Damas.

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« Tout d'abord, il est évident qu'aucun des auteurs dudit rapport n'a jamais mis les pieds à Saydnaya, alors que je suis allé plusieurs fois dans cette ville quand j'étais ambassadeur en Syrie. Je ne suis pas entré à l'intérieur de la prison, mais j'ai vu le bâtiment et j'affirme que l'assertion d'Amnesty selon laquelle 10 000 à 20 000 personnes peuvent s'y trouver est complètement fausse. 10 000 à 20 000 personnes, c'est la population d'une ville assez importante, alors que le bâtiment que j'ai vu ne peut contenir qu'un peu plus de 10 % de ce nombre », a indiqué l'interlocuteur de l'agence.

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Et d'ajouter que quand l'ONG faisait des erreurs même à ce niveau, on commençait à remettre en doute l'authenticité de tout le rapport.

M. Ford rappelle ensuite qu'Amnesty mentionne parmi ses sources d'information un photographe sous le nom de code « César » qui a été démasqué il y a quelques années par Rick Sterling, journaliste menant des enquêtes indépendantes.

Il s'avère que ce soi-disant César était un correspondant de guerre qui avait fait 50 000 photos représentant des Syriens qui auraient été tués par des troupes gouvernementales. Néanmoins, Human Rights Watch l'a démenti formellement, en indiquant que 46 % de ces images montraient des soldats syriens, victimes d'attentats, et des personnes torturées par des extrémistes islamistes. Cette ONG a par ailleurs indiqué que rien ne prouvait non plus que les autres personnes sur les photos aient été victimes des forces syriennes gouvernementales.

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« Somme toute, Amnesty International figure parmi les initiateurs de l'interventionnisme libéral qui n'est qu'une nouvelle manifestation de l'impérialisme. Autrement dit, vous renversez les gouvernements que vous accusez vous-mêmes de violations des droits de l'homme. Par exemple, pendant la guerre du Golfe, quand l'Irak a envahi le Koweït, Amnesty a affirmé que des soldats irakiens avaient volé les couveuses des hôpitaux, en laissant les nouveau-nés mourir à même le sol. Il s'est avéré plus tard que tout cela n'était qu'une pure invention d'une source d'Amnesty », a rappelé l'ancien diplomate.

Selon ce dernier, parmi les ONG, Amnesty International est connue pour son agressivité et sa soif de faire sensation.

« Il y a longtemps, quand j'étais un jeune idéaliste, Amnesty International venait d'apparaître et était alors une ONG digne. Cependant, elle est devenue depuis une partie de l'établissement libéral. Elle s'est égarée, et quant à son dernier rapport sur la Syrie, il ne peut guère redorer son blason. Pas de qui être fier !», a déploré l'interlocuteur de Sputnik, ajoutant qu'Amnesty se vantait d'être indépendante et neutre, mais ce n'était pas le cas car, par le passé, elle avait reçu des fonds de la Commission européenne, ainsi que des gouvernements des Pays-Bas, des États-Unis et de la Norvège.

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Le rapport de l'ONG Amnesty International parle de pendaisons massives dans la prison de Saydnaya qui auraient eu lieu, selon l'ONG, entre 2011 et 2015. Les auteurs du document prétendent qu'en cinq ans, environ 13 000 opposants au gouvernement syrien y ont été pendus.

Le rapport en question a été publié moins de deux semaines avant un nouveau round de pourparlers à Genève entre Damas et l'opposition sous l'égide des Nations unies pour tenter de trouver une issue à ce conflit qui a déjà fait plus de 310 000 morts depuis mars 2011.

De son côté, le président syrien Bachar el-Assad a rejeté en bloc les accusations du rapport d'Amnesty International sur des exécutions extrajudiciaires dans la prison de Saydnaya, les qualifiant de « totalement fausses ».

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