Une équipe d'archéologues israéliens sous la direction d'Erez Ben-Yosef de l'université de Tel-Aviv a découvert que tous ces changements ne se reflétaient pas forcément dans la structure des sédiments "naturels" de roche alors qu'ils étudiaient la vaisselle d'argile retrouvée récemment dans l'ancienne ville judaïque de Ramat Rachel, où les fouilles battent leur plein depuis les années 1960.
Cette "mégapole" du Proche-Orient était un centre commercial actif dans le royaume de Juda du VIIIe au IIe siècle av. J.-C. et, à une certaine époque, concurrençait voire devançait Jérusalem de par son influence. Récemment, des chercheurs ont retrouvé de nombreux pots et ustensiles d'argile avec des sceaux de rois locaux et des dates exactes de fabrication se rapportant à l'époque de Ramat Rachel, ce qui a permis aux géologues d'étudier avec précision le changement de champ magnétique de la Terre auparavant.
Comment? De nombreuses roches, y compris l'argile, renferment des atomes de fer et des granules de roches qui en contiennent où sont "inscrites" des informations sur l'orientation du champ magnétique de la planète et sa force au moment de la formation de la roche. En chauffant l'argile jusqu'à une certaine température, l'information sur le champ magnétique passé s'efface et c'est alors que s'enregistre celle sur l'état actuel du champ.
A la grande surprise des scientifiques, ces mesures ont révélé un résultat inattendu qui ne se reflétait pas dans les données obtenues en étudiant la magnétisation des argiles naturelles et des roches dans cette même région du Proche-Orient.
En effet, la force du champ magnétique durant cette période a diminué progressivement, ce qui correspond aux prédictions théoriques et à d'autres mesures. Mais à la fin du VIe siècle av. J.-C., il s'est produit un sursaut inattendu dans la force du champ magnétique qui n'est pas enregistré dans les données "naturelles". Durant cette période, la force du champ a brusquement augmenté pour atteindre le double de la force actuelle du "bouclier" magnétique de la Terre.
De telles découvertes, soulignent les scientifiques, ne changent pas nos connaissances sur la manière dont les pôles de la Terre changent de place ni sur l'endroit et la date à laquelle cela se produira la prochaine fois — en Afrique du Sud dans quelques milliers d'années, selon les données actuelles. D'un autre côté, de telles mesures de grande précision permettront aux géologues d'améliorer les prévisions et de comprendre comment de tels changements ont pu influencer la vie terrestre et les civilisations par le passé.