Une tombe a été découverte non loin de Stanwick, dans le comté de Northamptonshire (centre de l'Angleterre). La dépouille qu'il contenait a été enterrée à l'époque où la Bretagne était une province romaine, soit au 3e ou au 4e siècle. Ici les gens vivaient dans de petites communes agricoles.
Simon Mays, biologue spécialiste des squelettes au Historic England, a confié au Guardian qu'il avait affaire à une telle mutilation pour la première fois.
« C'est quelque chose qui n'avait pas été identifié jusqu'à présent dans les archives archéologiques. C'est une pratique nouvelle. Le fait qu'il ait été enterré le visage caché signifie évidemment que c'était quelqu'un dont le comportement était qualifié de bizarre ou de menaçant au sein de la communauté », a-t-il signalé.
L'homme devait être dans la trentaine au moment de sa mort, bien que les techniques d'établissement de l'âge ne soient pas précises.
L'étude des ossements a permis d'établir deux hypothèses. Soit l'homme avait des problèmes de santé mentale et s'est lui-même coupé la langue, soit la langue lui a été amputée en guise de punition.
« Il y a des codes du droit germanique qui évoquent l'amputation de la langue pour empêcher les gens de propager des accusations malveillantes contre d'autres personnes. Mais je ne sais pas s'il y a des lois romaines similaires », a dit M. Mays.
À la question de savoir pourquoi les archéologues croyaient que la langue avait été amputée, Simon Mays a fait savoir que l'idée avait été suggérée par d'autres sépultures de la Bretagne romaine dans lesquelles des parties de corps absentes avaient été remplacées par un objet quelconque.
Selon lui, 10 sépultures de ce genre ont été recensées. Le plus souvent, il s'agissait de corps décapités avec une pierre, ou alors un pot avait été mis à la place de la tête.
Les tests des os ont fourni une confirmation supplémentaire de cette théorie.
« Si vous coupez la langue à quelqu'un, sa bouche se remplit de bactéries. Pour cette raison, la victime aura une infection. Et nous avons, en effet, trouvé les traces d'une infection sur les os. Cela semble soutenir l'idée », explique le chercheur.
L'idée même de remplacer une partie du corps coupée par un objet quelconque était intéressante. Cela pouvait être une tentative pour compléter un corps incomplet, ou alors de remplacer une partie d'un corps par un objet inanimé, comme une pierre ou un pot, pour ne pas enterrer un cadavre « complet ».
« C'était une façon d'empêcher que le cadavre se relève de la tombe et menace les vivants », témoigne Simon Mays.
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