Malgré le peu d'informations qui filtrent sur cette affaire, le député Nicolas Dhuicq aspire à une enquête transparente :
« Je pense que c'est tout à fait possible que ça ait existé. Je n'ai pas de raisons de remettre en cause réellement ces informations, mais je n'en ai pas non plus la preuve. (…) Je ne sais pas d'où viennent les informations exactement: est-ce que ce sont des informations qui sont gratuites, est-ce que c'est un règlement de comptes, est-ce que ce sont des concurrents qui font filtrer les informations, on ne sait jamais très bien ».
Et de poursuivre :
« Sur la question précise de Lafarge. J'avais des informations selon lesquelles il y avait pu avoir des négociations pour éviter des morts et éviter la destruction d'entreprises, mais je n'en ai pour le moment pas confirmation », explique M. Dhuicq.
En ce qui concerne la position de la compagnie même, le service de presse de Lafarge a expliqué à l'agence Sputnik qu'ils « espèrent rétablir les faits » sur leurs activités en Syrie :
« Le Groupe rappelle d'ailleurs qu'il a lancé une enquête interne approfondie qui est actuellement en cours. Nous collaborerons par ailleurs à l'enquête menée sous l'autorité du Procureur et apporterons toutes informations requises dans ce cadre ».
Lafarge s'est retrouvé sous le feu des critiques pour avoir maintenu l'activité de son site en Syrie, en dépit des sanctions qui concernaient deux domaines principaux : le pétrole et le secteur bancaire. En effet, depuis le mois de mai 2011, Bruxelles a serré les boulons pour contrer l'action de Bachar el-Assad. Les résultats de ces sanctions se sont fait rapidement sentir : elles ont dès 2012 aggravé les conditions de vie de 10 millions de Syriens ayant besoin d'assistance sur place.
« J'espère que la France sera un peu plus intelligente et on retrouvera une position souveraine en politique étrangère, saura ainsi en faire profiter ses ouvriers, ses ingénieurs et ses entreprises », insiste M. Dhuicq. « Il est toujours utile de connaître la vérité et pour le moment, malheureusement, la France est absente de la Syrie sur le plan diplomatique et, malheureusement, sur le plan économique. »
Pour lui, la France devrait saisir l'occasion que lui offrent les premiers espoirs de paix qui émergent en Syrie :
« Sur la présence française en Syrie, je pense que la France aurait intérêt à faire des gestes extrêmement simples comme financer un nouveau lycée français à Damas, aider l'hôpital français de Damas, rouvrir des contacts diplomatiques. L'avenir de la Syrie par rapport à la France : il est certain, du moins, nous l'espérons tous, qu'un jour la Syrie sera débarrassée des islamistes et pourra commencer à être reconstruite et en ce moment les Syriens font attention à se souvenir de ceux qui les ont aidés et de ceux qui les ont abandonnés. »
La guerre féroce qui se poursuit depuis cinq ans en Syrie a entraîné d'énormes destructions dans différents secteurs, qu'il s'agisse des transports, des communications, des installations sanitaires ou encore de la production électrique. Sans compter les milliers de pertes en vies humaines.
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