Selon les informations du quotidien Le Monde, l'entreprise Lafarge voulait faire fonctionner son usine "au prix d'arrangements (…) avec les groupes armés environnants, dont l'organisation Etat islamique", de 2013 à la fin de l'été 2014.
A quoi s'expose le groupe, s'interroge-t-on? Me Emmanuel Daoud, avocat spécialisé en droit pénal, considère que les suites dépendront en gros de la position du procureur de la République française et de Paris, tout comme des autorités suisse, Lafarge étant intégré dans le groupe suisse Holcim.
"Le fait que tout cela se soit déroulé en Syrie n'interdit pas juridiquement les autorités judiciaires françaises ou suisses à ouvrir une enquête pénale, (…) parce qu'avoir financé un mouvement terroriste est répréhensible par la loi ", explique l'avocat, tout en soulignant qu'il parle d'un point de vue purement théorique.
M. Daoud précise que du point de vue juridique, si une procédure pénale est ouverte, il faudra déterminer si Lafarge l'a fait en connaissance de cause.
"Et s'ils l'ont fait en connaissance de cause, est-ce que l'état de nécessité dans lequel ils se trouvaient ne sera pas considéré comme suffisant par la justice pour éviter des poursuites pour financement d'une organisation terroriste?".
D'après les informations du quotidien, pour garantir l'accès à l'usine de ses ouvriers et des marchandises, le groupe aurait missionné un certain Ahmad Jaloudi "afin d'obtenir des autorisations de l'EI pour laisser passer les employés aux checkpoints".
Toujours selon Le Monde, les données obtenues "permettent de conclure que la direction de Lafarge à Paris était au courant de ces efforts".