Manning pas graciée, Assange reste retranché à l’ambassade d’Équateur à Londres

© REUTERS / Rodrigo GarridoJulian Assange
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Les lanceurs d’alerte, tels que le fondateur de WikiLeaks Julian Assange, risquent toujours des poursuites judiciaires et des procès injustes.

Après l'annonce de la sentence concernant Chelsea Manning, tous les regards sont tournés vers le fondateur de WikiLeaks Julian Assange, qui avait promis en amont d'accepter son extradition vers les États-Unis en échange de la liberté pour celle-ci et à condition que les droits du lanceur d'alerte lui-même soient garantis, a rappelé à Sputnik Melinda Taylor, avocate de M. Assange.

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« Julian Assange est prêt à faire tout ce qu'il a annoncé, mais la décision qui a été prise pour l'affaire de Chelsea Manning n'est pas suffisante, sa peine ayant été commuée, mais elle n'ayant pas été graciée », a déclaré à l'agence Mme Taylor, qui défend la cause du fondateur de WikiLeaks devant le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire.

Et de préciser que la commutation de peine à l'égard de Manning n'était « pas du tout ce qu'Assange demandait ».

« Barack Obama affirme ne pas lire les déclarations de Julian sur Twitter. Cela veut sans doute dire que la décision de réduire la peine de prison de Manning ne signifie pas du tout que la guerre contre les lanceurs d'alerte, tels qu'Edward Snowden, et ceux qui publient l'information, tels que Julian, soit terminée. La démarche d'Obama n'est en fait qu'un premier pas dans la bonne direction, mais pas une résolution du problème », a souligné l'interlocutrice de Sputnik.

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Selon l'avocate, le président sortant l'a fait pour calmer les personnes qui critiquaient à juste titre son administration pour la persécution des lanceurs d'alerte, un nombre record de ceux-ci ayant été poursuivis en justice en huit années de présidence de Barack Obama.

« Le président aurait dû gracier Chelsea Manning au lieu de raccourcir sa peine de prison (…) Obama aurait dû faire davantage pour corriger cette injustice », a insisté la juriste, réaffirmant que la commutation de peine prononcée à l'égard de Manning n'était « pas du tout ce qu'Assange demandait ».

Elle a indiqué que le fondateur de Wikileaks était toujours retranché dans son refuge à l'ambassade d'Équateur à Londres parce que le Royaume-Uni et la Suède refusaient de mettre en application la décision du groupe de travail de l'Onu sur la détention arbitraire, qui avait qualifié d'emprisonnement la situation actuelle de M. Assange. L'avocate a également rappelé que son client n'avait pas été officiellement « inculpé » aux États-Unis et que le département américain de la Justice n'avait pas formulé de demande d'extradition à son encontre.

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« Le parquet suédois aurait dû l'interroger il y a cinq ans (…) Le procès judiciaire contre M. Assange est faux, injuste et contraire à la démocratie, car il n'est jamais passé devant un juge (…) Le mandat d'arrêt visant Julian doit être annulé pour qu'il puisse quitter tranquillement l'ambassade d'Équateur sans risque d'être arrêté », a explicité l'avocate.

Elle a espéré qu'une solution du problème serait trouvée en 2017, au mieux au cours des premiers mois.

« J'espère effectivement que l'administration de (Donald) Trump jettera un nouveau regard sur le dossier de Julian Assange et comprendra la nécessité de défendre les médias indépendants et les lanceurs d'alerte qui jouent un rôle très important dans la société démocratique. Hier, un expert de l'Onu a fait une déclaration dans laquelle il a qualifié les lanceurs d'alerte de défenseurs des droits de l'homme, en exhortant à arrêter les poursuites judiciaire contre Julian. Espérons que l'année 2017 mette fin à cette impasse», a dit Mme Taylor.

À trois jours de son départ de la Maison Blanche, Barack Obama a commué la peine de la lanceuse d'alerte Chelsea Manning, une militaire transsexuelle qui s'appelait auparavant Bradley Manning. Elle sera libérée le 17 mai. La femme de 28 ans avait tenté de mettre fin à ses jours en octobre, après une première tentative de suicide en juillet.

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Julian Assange est réfugié à l'ambassade d'Équateur à Londres depuis juin 2012 pour éviter une extradition vers la Suède où des accusations de viol sont portées à son encontre et qu'il nie. Julian Assange affirme craindre que Stockholm ne l'envoie ensuite vers les États-Unis où il devrait répondre de la publication par WikiLeaks des documents militaires et diplomatiques révélés par Chelsea Manning.

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