Ironiquement, la question que la première citoyenne avait décidé de poser en anglais était justement sur le manque de services en santé mentale offerts dans sa langue maternelle dans la région. Donc, cette réponse en français ressemblait en quelque sorte à une moquerie de la part de M. Trudeau.
« Si vous permettez, je vais répondre en français pour que tout le monde puisse entendre, mais merci de l’utilisation de nos deux langues officielles du pays. Mais on est au Québec, donc je vais répondre en français », lui a dit Justin Trudeau avant de répondre à sa question.
Certains médias rapportent qu’elle n’aurait même pas compris la réponse du premier ministre.
Trois plaintes formelles ont été déposées auprès du commissaire aux langues officielles du Canada après l’incident à Sherbrooke, a confirmé le porte-parole du Commissariat aux langues officielles, Nelson Kali.
Pourtant, Justin Trudeau a eu le courage de reconnaître son erreur:
« Je suis très conscient qu’au Québec c’est la langue de Molière qui prend le dessus, a-t-il expliqué. Il faut toujours respecter la réalité et les difficultés auxquelles font face les communautés linguistiques en situation minoritaire. Je suis toujours très sensible à ça. J’ai eu comme principe que j’allais faire l’assemblée en français ».
Des politiciens et des commentateurs anglophones ont réagi sur les réseaux sociaux juste après l’assemblée de mardi soir.
« Bizarre et insultant. Le premier ministre Trudeau répond à une question posée en anglais en français. Exactement la sorte d’arrogance qui mine le soutien au bilinguisme », a commenté l’ancien ministre conservateur Jason Kenney à propos de l'incident.
Bizarre & offensive.
— Jason Kenney (@jkenney) 18 января 2017 г.
PM Trudeau answers English questioner in French. Exactly the sort of arrogance that undermines support for bilingualism pic.twitter.com/EWNqWf8zpV
« Essayez d’imaginer la réaction si un chef fédéral répondait à un Franco-Ontarien en anglais parce qu’on est dans une province anglophone », s’est indigné le journaliste canadien Andrew Coyne.
Try to imagine response if federal leader answered a franco-Ontarian in English bcs "we’re in an English province." https://t.co/94uPPkbs6S
— Andrew Coyne (@acoyne) 18 января 2017 г.
« Un refus très troublant », a constaté la sénatrice Judith Seidman, qui représente une division montréalaise.
Very troubling refusal….'Je vais répondre en français,' PM to question about English health services https://t.co/GLdMkuDHO1 @QCGN
— Sen. Judith Seidman (@JudithSeidman) 18 января 2017 г.
« Justin, même Jean-François Lisée (le chef du Parti québécois, ndlr) répond aux questions en anglais », a souligné la circonscription montréalaise conservatrice Notre-Dame-de-Grâce—Westmount.
Justin, even Jean-François Lisée resonds to question in English.https://t.co/CvUjYgfm7U
— PCC NDG-WESTMOUNT (@CPCNDGWest) 18 января 2017 г.