« Il est clair que l'Europe est en train de changer de visage. Une latéralisation du champ politique complètement nouvelle est en train de naître. Et la caricature habituelle des eurosceptiques, populistes, nationalistes, souverainistes, cette caricature-là n'aura plus de sens. Il y a, dans ces eurosceptiques, des forces réactionnaires d'extrême-droite, évidemment. Mais, il y a aussi des forces de progrès qui simplement demandent, exigent une autre Europe actuellement en cours, mais qui n'est plus possible. Il faut une rupture franche, et une des bases de cette rupture, c'est de repasser par le ressort des États-nations. »
« Les arrangements, ils sont bêtes et méchants, si je puis dire. Martin Schulz avait obtenu le soutien de la droite dans ce qu'on appelle la grosse coalition, c'est-à-dire un accord tacite, mais qui est signé par les deux plus grands groupes politiques du parlement européen, pour dire: "tu me soutiens cette fois-ci, je te soutiens à la prochaine" ».
Dans sa quête de rassemblement à gauche, le candidat social-démocrate à la présidence, Gianni Pittella, rôde, mais n'enrôle pas. Dans ces élections aux accents italiens (son compatriote Antonio Tajani est en lice pour la droite et Eleonora Florenza pour la gauche radicale), Pittella compte sur le soutien de groupes plus petits pour faire pencher la balance. Le candidat a l'intention de mieux les représenter du moment qu'ils lui restent fidèles, estime Sophie Rauzsier, dont le groupe a reçu Gianni Pittella. Manquant de clarté sur les questions clés comme le CETA, le candidat ne laisse que peu de garanties en échange de son soutien:
« Oui, je vais vous représenter, vous les petits groupes, je vais vous donner la parole, il y aura plus de transparence, plus d'éthique, on fera attention au cas de lobbying et de pantouflage. Tout cela alors que les précédents mois, les affaires de pantouflage n'ont pas visiblement ému les sociaux-démocrates et que pour ce qui est de la représentation politique des petits groupes, ils ont adopté, trois semaines avant de partir en vacances, le rapport Corbett sur les règles internes du parlement européen qui limite considérablement les pouvoirs des petits groupes, comme la GUE, les Verts, l'EFDD, etc. Donc, c'est un revirement total, où il est permis de douter de l'honnêteté… un mois encore avant, il faisait l'inverse. »
« Ils se sont fait rejeter, ils vont revenir la queue entre les jambes si je puis dire. Le groupe politique dans lequel ils étaient au départ, celui de Farage d'Ukip au Royaume-Uni, on verra ce que ça donne dans les semaines qui viennent… Ils se sont un peu décrédibilisés avec ça, ce qui risque de renforcer le groupe politique de Marine Le Pen au parlement européen, de renforcer malheureusement la solidité de son projet au détriment ds Cinq Etoiles qui manque parfois de cohérence politique, mais développent parfois sur les questions économiques européennes, des éléments très intéressants. »
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