« Nos équipes ont été directement témoins de policiers prenant les couvertures de migrants dormant dans la rue. Par ailleurs, d'autres migrants rapportaient à de multiples repris ce problème. Ces problèmes de subtilisations de couverture en plein hiver, c'est un secret de polichinelle. D'autres associations nous avaient rapporté des constats similaires. […] Mais dans les files d'attente devant le camp humanitaire de Paris, les migrants n'ont pas le droit de s'allonger ou de dormir, et plusieurs fois les policiers sont intervenus pour les remettre ‘debout' ».
« Le centre humanitaire de Paris fait bien son boulot, il faut le souligner: le problème c'est que le dispositif est saturé. Après le problème d'hébergement d'urgence sur Paris, il n'est pas nouveau. Le même problème refait surface tous les ans au moment de l'hiver, avec une adéquation entre nombre de places possibles et le nombre de personnes qu'il faut mettre à l'abri. […] Il y a au moins plusieurs centaines de migrants qui errent actuellement dans les rues de Paris, en attendant de pouvoir disposer d'une place d'hébergement ».
« En 2016, il y a eu une augmentation des arrivées et une augmentation du nombre de demandeur d'asile: on était autour de 100 000 pour 2016. Actuellement, pour Paris, d'après les informations qu'on a, le nombre d'arrivée est dans la continuité de ce qu'on a observé ces derniers mois ».
En mars, l'accord conclu entre la Turquie et Bruxelles a permis de faire baisser le nombre d'arrivées de migrants en Europe, via la mer Égée et les îles grecques. En revanche, les arrivées par la partie centrale de la Méditerranée, direction l'Italie, ont atteint un record. Une fois en Europe, les flux varient en fonction des projets migratoires personnels. Mais « Avec 70-80 migrants qui arrivent tous les jours, les chemins migratoires ne vont pas s'arrêter", explique Corinne Torre, coordinatrice de projet en charge des migrants à Paris.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.