L'aliyah ("montée" en hébreu), l'émigration juive vers Israël, a connu une forte augmentation depuis la France à la suite de la tuerie perpétrée par Mohamed Merah en 2012. L'insécurité liée au jihadisme et aux actes antisémites n'est pas la seule cause des départs, qui ont aussi des raisons religieuses, identitaires, économiques et sociales.
"5.000 Juifs de France ont décidé d'immigrer en Israël et d'en faire leur résidence principale en 2016", informe l'Agence juive dans un communiqué.
Selon des données de cet organisme paragouvernemental israélien consultées par l'AFP, près de 40.000 Français juifs ont fait leur "aliyah" depuis 2006, année de l'assassinat du jeune juif Ilan Halimi par le "gang des barbares". La communauté juive de France, la première en Europe, est évaluée à un demi-million de personnes.
"L'insécurité a principalement pour effet de servir de catalyseur accélérant des processus réfléchis". "Paradoxalement, la généralisation des attaques terroristes à l'ensemble de la population a redonné confiance aux juifs de France, qui ne sont pas la seule cible, d'autant que les efforts des autorités pour les protéger ont été indéniables", a commenté le responsable.
L'organisme israélien ne donne pas d'information sur le phénomène de "yerida" ("descente" en hébreu), le retour au pays d'origine. Ce phénomène n'est pas négligeable et concerne 25 à 35% des "olim" selon certaines sources. L'Agence juive l'estime inférieur à 10% des cas.
Pour cette institution, "le questionnement" des juifs de France envers l'aliyah est toujours "présent, même si la concrétisation suit un processus plus long que ces deux dernières années".
En 2016, les villes phare d'intégration des nouveaux immigrants français sont restées Netanya — le "petit Paris" balnéaire d'Israël —, Tel Aviv et Jérusalem.