Selon le journaliste, le premier fake — maintenu sur le site du Washington Post au moins deux semaines d'affilée sans être supprimé ni mis à jour — porte sur l'« activité sournoise » d'un lobby d'« experts » en matière de propagande russe. Il est à noter qu'il s'agit en fait d'environ 200 sites Web non-mainstream, y compris Drudge et Truthout, qui seraient « à la solde du Kremlin ».
‘Pizzagate’ shows how fake news hurts real people https://t.co/cOh7RZ4RqK
— Marty Baron (@PostBaron) 26 ноября 2016 г.
Le second canard, poursuit-il, concerne un article truqué dans lequel une source anonyme prétend que des hackers russes auraient piraté un fournisseur d'électricité de l'État du Vermont. Pourtant, les sources se sont révélées moins fiables qu'on le croyait. Le Post a dû démentir ses accusations. Une version avec une note de l'éditeur a alors fait son apparition sur le site du WP.
Il y a quelques jours, Washington avait annoncé qu'une nouvelle preuve de l'implication de la Russie dans les attaques informatiques avait été mise au jour dans les réseaux américains de distribution d'électricité : un code malveillant soi-disant créé par les services de renseignement russes pour des cyberattaques.
Or, selon Mark Maunder, le PDG de Wordfence, une entreprise spécialisée en matière de protection de la propriété intellectuelle, si on découvre un tel code, « cela ne signifie pas que le piratage a été commis par la Russie ».
« Bien que de tels articles ne fassent certainement pas la gloire du quotidien, ils sont richement récompensés », souligne M. Greenwald. « Voilà pourquoi certains journalistes, y compris ceux du Washington Post, s'attaquent à de fausses histoires à sensation, persuadés qu'elles les aideront à augmenter massivement le nombre de vues par page. D'ailleurs, le rédacteur en chef du Washington Post, Marty Baron, se vantait récemment de voir à quel point le quotidien était devenu rentable. »
WaPo "seems to be doing something unique in daily journalism: It is adding journalists early in the year." https://t.co/krpTVUsPBG
— Marty Baron (@PostBaron) 27 декабря 2016 г.
« Mais qu'est-ce qui a justement poussé le Washington Post à publier ces deux fausses histoires sur la Russie ? Le quotidien a-t-il misé sur une attention accrue des lecteurs et un nombre de vues élevé ? S'agissait-il d'un objectif idéologique et politique, notamment celui de représenter la Russie comme un danger imminent pour la sécurité des États-Unis ? Cherchait-il à flirter avec une audience qui ne demandait qu'à être gavée d'articles sur la "tricherie russe" suite à la victoire de Trump ? », se demande le journaliste.
Et de souligner : « Dans une institution aussi importante que le Washington Post, où travaille un grand nombre de reporters et de rédacteurs, il est impossible de donner une réponse simple à cette question. »
Comble de l'ironie, les journalistes mainstream — ceux-là mêmes qui mènent une croisade contre les fakes — jouent un rôle clé dans la propagation de telles informations, conclue le journaliste.
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