La First Czech Russian Bank (FCRB) a fait rétrocession du crédit accordé au parti politique Front national, a rapporté l'Agence d'assurance-dépôts (DIA) à RNS. Le prêt, qui s'évaluait à 9 millions d'euros, a été accordé en automne 2014. Aujourd'hui, l'Agence d'assurance-dépôts essaie de recouvrir la dette par voie judiciaire. Rien d'extraordinaire là-dedans, il ne s'agit que de relations financières entre une banque privée et un particulier. Mais des politiciens et des médias français dénoncent le fait que la Russie finance le parti frontiste.
Quel est donc l'argument de ces accusations ? Le prêt a été accordé par la banque russe. Mais où Mme Le Pen ira donc chercher de l'argent, si les banques françaises n'acceptent pas de prendre le risque d'un prêt alors que tous les sondages la donnent en tête du premier tour ?
Ne sommes-nous pas placé devant un cas de collusion entre les établissements bancaires de l'Hexagone et le pouvoir en place ?
« Toutes les banques françaises refusent de prêter à la campagne présidentielle de Marine Le Pen, alors même qu'elles n'ont aucun risque puisque nous sommes sûrs de faire plus de 5 %. Donc, on voit bien qu'il y a un acte politique derrière cela », a affirmé la présidente du FN sur BFMTV et RMC, calculant à 6 millions d'euros la somme qui lui manque pour sa course à l'Élysée. Et d'en conclure: « Je suis combattue par les banques, cela pose un problème démocratique. J'ai sollicité des banques européennes, anglaises, américaines, russes. La première qui me dit oui, évidemment, j'accepterai ».
Le Kremlin pour sa part ne sait rien de la démarche du Front national (FN), qui aurait demandé à la Russie de lui prêter des millions d'euros dans le but d'assurer le financement des prochaines campagnes électorales du parti. Et le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov, l'avait déjà affirmé en février 2016. Encore là, rien d'étonnant, car il ne s'agit que de relations financières entre une banque privée et un particulier.
En plus, Marine Le Pen a pour sa part fait savoir que l'octroi d'un crédit par une banque à participation russe n'aurait aucun impact sur la ligne politique du Front national. En outre, elle a exprimé son point de vue alternatif au gouvernement français avant même l'apparition de l'information concernant ce crédit.
L'histoire connaît plusieurs exemples où des politiciens se sont tournés vers d'autres États pour s'assurer un financement, et non pas seulement pour les banques privées.
Ainsi, au moins 6,5 millions d'euros auraient été accordés par des membres du gouvernement de Mouammar Kadhafi à Nicolas Sarkozy pour le financement de sa campagne présidentielle de 2007, selon Mediapart, qui fait état de l'existence d'un carnet ayant appartenu à un dignitaire libyen et dans lequel les versements à l'ex-président ont été consignés. Pourtant, cela n'a pas empêché la France de déclencher son intervention en Libye.
L'Arabie saoudite a déboursé plus de 20 % du coût de la campagne d'Hillary Clinton pour l'élection présidentielle américaine, a déclaré dimanche le prince Mohammed ben Salman cité par l'agence jordanienne Petra.
Mais qui se souvient de l'histoire ou des libertés lésées quand on entend le mot « Russie »? Accuser le Kremlin est devenu définitivement un mode de vie…
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