Comme prévu, le président de la République s'est rendu lundi en Irak pour saluer les soldats français engagés dans la lutte contre Daech. Étonnamment optimiste, M. Hollande a prédit que 2017 serait une « année de victoire contre le terrorisme ». D'ailleurs, il a annoncé que le prochain objectif — visiblement une fois Mossoul libéré — « c'est Raqqa », ajoutant que « la France participe à la coalition aussi bien en Irak qu'en Syrie ». Pourtant, seule la Russie a été officiellement mandatée par le président syrien démocratiquement élu pour intervenir en Syrie.
.@fhollande "le prochain objectif, c'est Raqqa. La France participe à la coalition aussi bien en Irak qu'en Syrie "
— Élysée (@Elysee) 2 января 2017 г.
Les cartes du front de Mossoul sont présentées au président @fhollande et à Massoud Barzani pic.twitter.com/BULzrQTjJw
— Élysée (@Elysee) 2 января 2017 г.
Le point est fait sur les villages libérés par les peshmergas et l'armée irakienne. De très nombreuses maisons ont été détruites par Daech pic.twitter.com/oi3JFKblIS
— Élysée (@Elysee) 2 января 2017 г.
Mais l'offensive à Mossoul a-t-elle vraiment progressé ces derniers temps? Revenons-en aux faits.
L'offensive sur Mossoul
En octobre 2016, le premier ministre irakien Haider al-Abadi a annoncé le lancement de l'opération de libération de Mossoul (le 17 octobre exactement). Outre les militaires irakiens, des milices locales et l'artillerie américaines y ont été engagées.
Or, la progression n'a pas duré longtemps. Daech a répliqué en utilisant ses kamikazes contre l'armée irakienne et en plaçant des voitures piégées un peu partout à l'intérieur de la ville. Après quelques jours de « succès », le monde a découvert avec étonnement qu'on était encore bien loin d'un début de libération de la ville.
Puis, les déconvenues se multiplient : les terroristes utilisent les civils comme bouclier humain, une des frappes de la coalition dirigée par les États-Unis tue une famille de huit personnes participant à une procession funéraire. En effet, les raids de la coalition s'avèrent avoir frappé davantage de civils — on parlait d'au moins 60 morts et 200 blessés à la fin du mois d'octobre. Une façon bien curieuse de faire état d'une progression et des succès…
La coalition annonce à plusieurs reprises le « prochain » lancement de la deuxième phase de l'offensive. La bataille reprend finalement fin décembre après une pause de presqu'un mois. Mossoul salue donc 2017 comme elle avait commencé 2016 et 2015 : aux mains des terroristes.
L'assaut à Raqqa
A Raqqa, c'est à peu près la même chose: les forces de la coalition ont affirmé être sur le point de déclencher l'offensive (l'opération est joliment baptisée la « Colère de l'Euphrate ») pour ensuite reconnaître que l'assaut était reporté au printemps. Visiblement, cette colère n'est pas si terrible que cela, aucun succès substantiel n'ayant été signalé depuis le début de l'opération.
On se retrouve donc presque au point de départ, sans grande progression ni à Mossoul ni à Raqqa. Ainsi, les propos optimistes du chef d'État français sonnent un peu creux à la lumière de ces quelques précisions factuelles.
En visite en Irak, le chef de l'État français s'est entretenu dans la matinée avec son homologue Fouad Massoum, le Premier ministre Haïdar al Abadi et le président du Parlement Salim al Djabouri. Il devait rejoindre ensuite Erbil, au Kurdistan irakien.
Quelque 1 200 militaires français sont aujourd'hui engagés dans l'opération Chammal qui s'inscrit dans le cadre de la coalition internationale anti-Daech dirigée par les États-Unis. Les forces françaises apportent notamment un soutien aux forces locales en effectuant des frappes aériennes, des vols de reconnaissance et des actions de formation.
Suivez Sputnik sur Telegram pour ne jamais manquer les actualités les plus importantes grâce à nos sélections du matin et du soir. Pour recevoir les actualités de notre chaîne, il suffit de télécharger l'application Telegram sur n'importe quel smartphone, tablette ou ordinateur puis cliquer sur le lien et appuyer sur « Join ».