Peut-on espérer prochainement une rencontre de Sergueï Lavrov et de son homologue américain, par exemple, lors de la conférence de Munich sur la sécurité ? Selon la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, les rencontres entre des hauts responsables russes et américains seront fixées dès que le président élu prendra ses quartiers à la Maison Blanche.
« D'abord, le président élu doit être investi officiellement à la Maison Blanche, doit y emmener son équipe. Ensuite, je crois que le calendrier des réunions sera rédigé, y compris entre les chefs de la diplomatie russe et américain », a déclaré Mme Zakharova dans un entretien à Sputnik.
La Russie a travaillé de la même façon avec l'équipe précédente qui ne cachait en rien sa politique antirusse sur diverses questions, a-t-elle poursuivi.
« Nous cherchions à trouver des points de dialogue, malgré tout nous étions prêts à une coopération globale. Certes, il y a des facteurs que nous ne pouvons pas ignorer. Mais notre position est la suivante : peu importe les divergences avec le partenaire, il faut travailler avec lui. Le blocus des relations complique encore plus les relations. Ainsi, nous avons dit et nous disons toujours : nous allons travailler avec n'importe quelle équipe. Nous comprenons bien qu'il faut sortir de l'impasse où les locataires sortants de la Maison Blanche ont emmené les relations russo-américaines et aujourd'hui il y a toutes les conditions nécessaires ».
Pour le moment, la Russie et l'équipe de Donald Trump ne tiennent pas de pourparlers quant à l'avenir des rapports bilatéraux. « En tant que ministère des Affaires étrangères, nous ne pouvons travailler qu'avec une équipe représentant le pouvoir, voire officiellement reconnue. Du coup, nous attendons le moment où la nouvelle administration arrivera à la Maison Blanche et après cela, nous serons prêts à travailler avec elle », a déclaré la porte-parole.
« Nous n'avons renoncé à rien, c'est une question pour les Américains », a-t-elle martelé. « Nous n'avons rien bloqué à aucune phase, mais nous avons toujours répété : il faut des contacts entre les militaires, entre les experts, entre les représentants des services correspondants sur les problèmes dans la région, sur la Syrie, sur le terrorisme international en général et sur les questions de la politique migratoire ».
Or, ces initiatives ont été bloquées par Washington.
« Nous avons observé une situation étrange où une branche du pouvoir américain a tenté d'entreprendre des efforts pour relancer le dialogue et pour avancer quelques propositions dans le cadre du règlement syrien, mais l'autre partie du pouvoir bloquait tout sans cesse », a-t-elle fait remarquer.
Mme Zakharova invite ensuite à examiner de plus près un des récents entretiens de l'ex-ambassadeur américain à Moscou Michael McFaul.
« Et ce qu'a dit M. McFaul est une bombe médiatique car il a dévoilé le mécanisme de stagnation de la politique extérieure américaine de ces huit dernières années. Le département, comme il l'a affirmé, avait les mains liées en prenant les décisions, et ce blocus a été imposé par la Maison Blanche — et c'est ce que nous avons observé dans la réalité », résume-t-elle.
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