Annoncée en grande pompe, cette deuxième offensive doit permettre de libérer les quartiers de la partie occidentale de la ville, où l'armée se heurte à une résistance féroce du groupe terroriste. Les forces vont venir du sud, éventuellement de l'ouest, explique Hosham Dawod, chercheur au CNRS et spécialiste de l'Irak: « Maintenant, ils veulent s'acheminer vers le noyau dur, la partie occidentale. La stratégie militaire change, la force se replace, elle va être multipliée. Les attaques surviendront de partout ». Mais si cette nouvelle offensive s'accompagne d'une nouvelle tactique, il est évident que « Daech va résister d'une manière certaine ».
La première offensive, lancée en septembre, a été lente et douloureuse. Elle a certes permis de reprendre plusieurs quartiers de l'est de Mossoul, mais au prix de lourdes pertes. Selon l'Onu, 2 000 membres ont été tués en novembre, incluant policiers au combat, combattants kurdes, forces gouvernementales et milices chiites. L'élimination de l'organisation terroriste à Mossoul dans les trois mois, comme l'estime le premier ministre irakien, semble peu probable:
En novembre dernier, les députés chiites, alliés des kurdes, ont voté la loi de « Mobilisation populaire » qui officialise les milices chiites, passant outre l'opposition des députés sunnites. En 2014, les habitants avaient applaudi l'arrivée de l'organisation extrémiste sunnite, qui a su profiter d'une certaine « politique de vengeance » installée depuis 2003. Face à l'horreur imposée par Daech, certains ont changé d'avis et sont entrés en résistance, mais tout n'est pas gagné: « Disons qu'il y a infiniment plus de gens contre Daesh aujourd'hui, qu'il y a deux ans. Mais il y a des doutes sur l'impartialité de la force irakienne. Il y a des doutes par rapports à la position politique de Bagdad. Il y a des gens qui attendent. Quel type de réponse va être apportée? ».
La réponse politique, envers une population qui se sent mise à l'écart ou marginalisée, sera déterminante dans « l'après Mossoul ». Depuis le début de l'offensive, 115 000 habitants ont été déplacés et un million d'autres seraient « hors de portée de l'aide humanitaire », selon l'Onu.
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