La Russie se trouve à l’avant-garde de cette nouvelle tendance : cette semaine, les ministres russe, iranien et turc des Affaires étrangères se sont réunis à Moscou afin de discuter de la situation en Syrie. Les États-Unis n’ont pas été invités, indique le journaliste.
Au terme de cette rencontre, les ministres ont adopté une déclaration selon laquelle leurs pays se disent prêt à servir de garant de l’accord entre le gouvernement syrien et l’opposition. La déclaration précise notamment que tout autre pays « capable d’influencer la situation en Syrie » peut se joindre à cette initiative.
« La Russie n’est pas opposée aux négociations avec les États-Unis et elle en a à maintes reprises menées en discutant de la Syrie avec Washington. Mais cela n’a pas marché, l’administration Obama n’étant jamais unie sur la question concernant la possibilité de dialoguer avec Poutine », remarque le journaliste.
Dans sa récente intervention, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a souligné que la Russie et les États-Unis restaient en contact, mais qu’à chaque fois que Moscou et Washington concluaient un accord les Américains ne respectaient pas leurs engagements et se mettaient à faire la morale. De ce fait, la Russie cherche des routes de contournement avec d’autres acteurs du Proche Orient dont le mécanisme de prise de décisions est plus compréhensible.
« La Turquie, l’Arabie saoudite et Qatar ne doivent pas trahir les États-Unis pour négocier avec Moscou directement. Et ils ne ressentent pas la nécessité d’associer les États-Unis au dialogue ».
Un autre argument est le Brexit que les Britanniques ont voté en boudant les États-Unis avec leurs mises en garde. Désormais, le nouveau gouvernement du Royaume, un allié clé de l’Amérique en Europe, continue à négliger les intérêts des États-Unis, maintenant l’incertitude quant au futur accord avec l’Union européenne. La majorité des autres membres de l’UE sont encore moins pro-américains que le Royaume-Uni et l’influence des États-Unis tend à diminuer.
L’aspiration grandissante globale à prendre ses distances de Washington est le résultat direct des incohérences d’Obama dans sa politique extérieure. Il la qualifie d’« orienté vers les valeurs », alors que la majorité des pays du monde ne partagent pas ces valeurs, soupçonnent les USA de jouer double jeu et les accusent d’arrogance.
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