Les négociations sur le traité TTIP entre l'Union européenne et les Etats-Unis ont effectivement échoué, car les Européens ne doivent pas céder aux attentes de ces derniers, a tranché le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel dans une interview accordée à la chaîne allemande ZDF.
"Rien ne bouge", selon lui, même après les 14 rounds de pourparlers menés depuis 2013.
La non-adoption du traité transatlantique a été favorisée en partie par le Brexit et l'opposition en progrès en France et en Allemagne. La grogne en Europe a fait remettre à plus tard la date initiale d'entrée en vigueur du traité, ce qui rend le happy-end "impossible" selon le premier ministre français Manuel Valls.
François Hollande, de son côté, a toujours prôné l'adoption du TTIP, notamment lors de sa visite officielle aux USA en 2014. Pourtant, deux ans après, Paris semble adopter une position plus prudente. Son homologue allemand, Angela Merkel, était également favorable à sa signature, mais ne le clame plus depuis quelque temps.
De plus, les deux candidats américains à la présidence gardent leurs distances vis-à-vis du traité TTIP.
Certains participants aux négociations ont confié à l'AFP que le processus était suspendu non seulement jusqu'à la fin de la présidentielle américaine en Novembre, mais jusqu'aux élections des chefs d'Etat en France et en Allemagne l'année suivante.
Par ailleurs, Sigmar Gabriel a souligné que les négociations sur l'accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne (CETA) sont en bonne voie "avec de grand pas en avant". Le vice-chancelier a même confié qu'il se battrait pour son adoption. L'accord UE-Canada a été conclu en 2014, mais doit être ratifié par les parlements des 28 et par le Parlement européen.
Le CETA ne diffère pas de beaucoup du TTIP et les Etats-Unis pourraient en être tout autant bénéficiaires, la plupart des marques américaines disposent de bureaux au Canada.