A l'opposé de Bruxelles, Ankara a fait preuve d'ouverture et d'un intérêt sincère tout au long des négociations sur l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, a indiqué à Sputnik Burhan Kuzu, un conseiller du président turc Recep Tayyip Erdogan.
« Il n'y a rien de nouveau dans l'aspiration de la Turquie à adhérer à l'Union européenne. Elle a toujours été sincère dans cette question, et sa position a été explicite et ouverte dès le début. En même temps, l'UE mène un double jeu. Exploitant le fait que la Turquie fait partie de l'Otan, Bruxelles essaie de dissuader Ankara de toute tentative d'intégrer une autre alliance. La stratégie de l'Europe concernant la Turquie consiste à faire un pas en avant pour deux pas en arrière », a déclaré l'interlocuteur de l'agence.
C'est ainsi qu'il a commenté la tension actuelle dans les relations entre Ankara et Bruxelles qui est devenue particulièrement évidente suite à l'adoption par le Parlement européen, lors d'une session plénière tenue le 24 novembre à Strasbourg, d'une résolution appelant à suspendre les négociations sur l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.
« Aujourd'hui, on a tout lieu d'affirmer que, d'une part, la Turquie est extrêmement déçue, mais que, de l'autre, elle se débarrasse de ses illusions », a constaté M. Kuzu, député au parlement pour le Parti de la justice et du développement (AKP, parti au pouvoir).
Il a raconté que pendant vingt ans il avait donné à l'université des cours d'histoire des relations entre la Turquie et l'UE et du processus de négociations, en répétant chaque fois que, malgré tous les efforts de la Turquie, elle ne serait pas admise dans cette structure.
« Mais un jour viendra où l'UE éclatera, et ce ne sera tout simplement plus nécessaire », disais-je à mes étudiants qui ne prenaient manifestement pas mes paroles au sérieux, mais ils me téléphonent à présent pour dire que j'avais sans doute raison, vu les événements en cours en Europe.
Le conseiller du président turc a par ailleurs évoqué l'attitude adoptée par les pays occidentaux après l'incident avec l'avion russe abattu le 24 novembre 2014.
« Il y a eu beaucoup de discussions autour de cet incident tragique. Les uns disaient que l'avion russe avait été abattu sur une consigne du mouvement de Fethullah Gulen, d'autres parlaient d'un ordre émanant d'Outre-Atlantique. Les États-Unis et l'Otan ont préféré ne pas s'ingérer et observer de l'extérieur l'évolution des événements. Une telle attitude montre que ce sont eux qui ont abattu l'avion russe. Pourquoi ? Parce qu'ils espéraient acculer la Turquie au pied du mur après avoir définitivement compromis ses relations avec la Russie », a estimé l'interlocuteur de Sputnik.
Il s'est félicité de la volonté politique manifestée par la Russie et la Turquie de normaliser leurs relations, ce qui a finalement permis d'enregistrer récemment des progrès en Syrie. D'autre part, Burhan Kuzu constate le manque de sincérité par rapport à la Turquie de la part de l'UE, des États-Unis et de l'Otan qui n'ont aucun intérêt à ce que la Turquie progresse.
« Je suis parfaitement convaincu que l'attitude des pays occidentaux à l'égard de la Turquie n'est guère amicale », a conclu le parlementaire.
L'accord d'association entre l'UE et la Turquie a été signé en 1963. Ankara a demandé à adhérer à l'UE en 1987. Les négociations sur son adhésion n'ont commencé qu'en 2005 et ont été plusieurs fois suspendues suite à des différends.
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