Sputnik : Pourquoi un nouveau parti politique en RDC ?
Francis Mvemba : Mon parcours est celui d'un enfant né au pays, ayant immigré et grandi en Europe et plus particulièrement en France dans des quartiers difficiles, j'en suis sorti grâce au travail et à la persévérance. Aujourd'hui j'ai réussi mes affaires et depuis quelques temps j'ai envie de m'investir pour mon pays. On ne peut pas laisser son pays s'enliser si on a une chance de le tirer vers le haut, c'est cela ma profonde conviction.
J'ai créé le PEC (Parti Emergence du Congo) car je voulais rassembler autour d'un projet les jeunes du pays et de la diaspora, leur montrer que c'est possible, qu'on peut y arriver, que eux aussi ils peuvent prendre leurs responsabilités et émerger. Quand je regarde cette jeunesse congolaise, je vois des jeunes talentueux, plein de capacités, d'intelligence, mais cela fait des générations qu'on nous dit que le succès ce n'est pas pour nous. Cela nous ne voulons plus l'accepter et notre parti a pour objectif de proposer de nouvelles perspectives à cette jeunesse.
Sputnik : Quelle est votre compréhension de la situation au pays ?
Sputnik : Vous parlez de la Russie, quelle est votre opinion ou votre intérêt pour celle-ci ?
Francis Mvemba : Elle est intéressante à plus d'un titre. D'abord, quand on regarde son histoire, on y trouve de nombreux points communs avec le Congo. En 1991, la situation était la suivante: le pays était riche de ressources naturelles mais en quasi-cessation de paiement. Aujourd'hui malgré la dernière crise et les sanctions occidentales qui la visent, elle est de nouveau sur le premier plan, tout au moins une nation incontournable sur le plan du leadership international. Les Russes ont prouvé que c'est possible de se redresser. Nous sommes en 2016, en seulement 25 ans ils ont rebâti le pays, retrouvé l'unité, la fierté…
Sputnik : Vous parlez du rayonnement du Congo dans la Sous-région, au niveau de l'Afrique, et à l'international, avez-vous une vision ou une idée personnelle sur la question ?
Francis Mvemba : Je vous l'ai dit j'ai accepté la mission qui m'a été confiée de représenter mon pays et de tout faire pour y faire venir de l'investissement, du développement, et y créer de l'emploi. Ce qu'il faut d'abord c'est qu'on se mette tous au travail. Je suis persuadé que les cartes du leadership mondial ont changé de main, le vieux système lui-même est en train de montrer ses absurdités et ses limites. Regardez l'Afrique, le monde continue de croire que les Africains ne sont pas assez compétents et responsables pour régler leurs problèmes eux-mêmes au niveau régional. Pourtant, qui de mieux placés que les pays concernés peuvent résoudre un litige ou créer un partenariat gagnant — gagnant entre Etats. Regardez ces dernières années, n'a-t-on pas vu le Maroc amener un nouveau souffle dans le jeu des relations extérieures, et dans la prise de position en faveur de l'Afrique? On vit une époque-clé qui laisse la place aux régionalismes et à l'échelle plus globale la multipolarité, mais c'est tout simplement du bon sens quand un Congolais s'assoit à une table de discussion avec un Centrafricain, un Ougandais, un Burundais et un Congolais de Brazza pour parler de questions régionales.
Pour conclure et être plus concret, qu'est-ce que Francis Mvemba va faire dès demain matin en rentrant à Kinshasa ?
Ma première mission va être d'aller dans l'est du pays à Beni, pour y distribuer des aides matérielles aux femmes et aux enfants victimes des massacres. Nous avons une fondation : Eufrasia, qui s'occupe de récolter les fonds et de financer des projets humanitaires. On fait peu mais on le fait, dans l'urgence, avec nos moyens.
Pour le reste, on veut s'inscrire dans la durée, sur le long terme. A 34 ans, j'ai déjà compris une chose de la politique: l'énergie et le temps qu'on perd à penser à sa carrière personnelle, on ne l'utilise pas à servir son pays. To Banga Nzambe ( on doit craindre Dieu ).
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