Dans une interview accordée à Sputnik, Mme Lotte Hox, chercheuse dans le domaine de la cartographie du conflit au sein d'International Peace Information Service (IPIS) a expliqué les causes de cette situation. Il n'y a pas longtemps qu'elle est revenue du Congo, où elle s'occupait du développement des cartes interactives de l'extraction artisanale de ressources minérales.
« S'il s'agit de la production industrielle, des minéraux sont transportés directement à des usines des corporations qui fonctionnent au Congo, » explique Mme Hox. Par contre, s'il s'agit de l'extraction artisanale, « des minéraux sont transportés aux entreprises métallurgiques où ils sont fondus, puis ils sont vendus à de grandes entreprises. »
En raison d'un tel ordre des choses complexe, il arrive très souvent que les représentants de grandes corporations ne savent pas où les minéraux ont été extraits puisqu'ils les achètent chez les fondeurs.
« Néanmoins, il existe quand même des instructions et des lois selon lesquelles les compagnies doivent examiner d'où viennent les marchandises et à quelles conditions ils ont été extraits », assure Mme Hox.
« La plupart des gisements sont contrôlés par des militaires et d'autres, par les groupes de combattants. La raison pour laquelle ils le font est très simple : l'argent. Ils prélèvent illégalement des impôts en demandant aux ouvriers de leur payer une partie de leur revenu. Là où les combattants ne peuvent pas contrôler quotidiennement, ils le font par le biais de vols. »
Il est important de remarquer que dans le secteur où l'on extrait des minéraux comme le tungstène, le tantale et l'étain, le travail est assez bien organisé : il existe, par exemple, des mécanismes de certification, selon lesquels l'on obtient la permission d'extraire des minéraux.
Pourtant, s'il s'agit de l'or, tout est différent :
« 98 % de l'or extrait est transporté par le biais de la contrebande du Congo et ainsi, la compagnie n'a pas de possibilité de contribuer au développement de ce secteur. La situation est ainsi puisqu'il est très facile de le passer en contrebande. »
« Ils ont remarqué qu'avec le temps qui passe la situation dans ce secteur s'aggrave, c'est pourquoi de plus en plus de combattants se trouvent près des gisements. La situation n'est pas contrôlée ».
Ainsi, ayant effectué cette étude, les chercheurs ont vu comment, grâce à de normes plus strictes, plusieurs usines métallurgiques ne se décident pas à travailler avec des minéraux du Congo, puisqu'ils ne savent pas s'ils ont été extraits sur des gisements certifiés ou pas. Voici pourquoi ils décident de travailler avec d'autres pays où il n'y a pas de conflits armés. Leur position est très claire, mais pour l'économie locale il est très important que les compagnies achètent des minéraux extraits sur le territoire de Congo.
Suivez Sputnik sur Telegram pour ne jamais manquer les actualités les plus importantes grâce à nos sélections du matin et du soir. Pour recevoir les actualités de notre chaîne, il suffit de télécharger l'application Telegram sur n'importe quel smartphone, tablette ou ordinateur puis cliquer sur le lien et appuyer sur « Join »