Le pari perdu de Mattéo Renzi
Des élections législatives devraient suivre la démission de Renzi, même si le président de la république italienne peut tenter une formule de replâtrage avec un des ministres du gouvernement de Renzi. L'idée étant de « tenir » jusqu'en 2018 et d'éviter des élections anticipées. Mais il est peu probable cependant qu'un gouvernement de transition tienne plus que quelques mois. Des élections sont donc à venir en 2017 en Italie.
L'Italie à l'heure des choix
Le Monte dei Paschi di Siena, la plus ancienne des banques italiennes, n'a pu conclure un accord pour se recapitaliser. Plus globalement, le plan — fort complexe — de règlement du problème des mauvaises dettes accumulées dans le système bancaire italien est lui aussi mis en cause. On sait que pour le Monte dei Paschi di Siena ces dettes se montent à 27,7 milliards et, pour l'ensemble du système bancaire, sans doute à plusieurs centaines de milliards d'euros. Le deuxième acte se jouera sur l'économie. Ce pays est, après la Grèce, le plus endettée de la zone euro. Or, l'Allemagne refuse tout sauvetage global du système bancaire italien, tout comme elle refuse un règlement global de la dette grecque par la voie d'une annulation d'une partie de ces dettes, ce qu'exige désormais le FMI. La combinaison de ces deux problèmes, la situation italienne et le bras de fer entre l'Allemagne et le FMI sur la Grèce, est grosse d'une nouvelle crise de l'euro.
Le choix des électeurs
Si les élections devaient avoir lieu rapidement, il est probable que le M5S de Beppe Grillo aurait une large majorité au Parlement, voire une majorité absolue. C'est pour cela que les élites au pouvoir ont une telle peur de ces élections. Si ces dernières sont repoussées de 6 mois, voire de 9 mois, la possibilité que la Ligue de Salvini (ex Ligue du Nord) prenne de l'ampleur n'est pas à écarter. Le système électoral italien est complexe, et le jeu des partis l'est encore plus. Mais, une chose est claire: le consensus austéritaire et européiste est en train de se fracturer. A l'horizon se profile la question du maintien, ou non, de l'Italie dans la zone euro. Le débat est plus avancé qu'il ne l'est en France. Un nombre grandissant d'acteurs et de responsables a compris que l'Italie DOIT sortir de l'euro. Mais, le problème pour eux est de savoir comment.
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