AUT: Ces médicaments détournés à des fins de dopage

CC BY 2.0 / Michael Coghlan / Running ShapesCes stars du sport mondial qui iront à Rio malgré un passé entaché de dopage
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Les scandales de dopage ont plusieurs fois fait la Une cette année et plus particulièrement les Autorisations à Usage Thérapeutique (AUT) permettant aux athlètes atteints de maladies chroniques de se soigner en utilisant des substances figurant sur la liste des produits interdits.

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Toutefois, certains athlètes en abusent et l'opinion publique se sent trahie. Si on en croit un sondage réalisé par l'Ifop, une majorité d'Européens et d'Américains estiment que les sportifs malades ne devraient pas prendre de médicaments interdits. 66 % des Polonais, 50 % des Italiens et des Allemands, 48 % des Français et 45 % des Américains se prononcent contre cette forme de dopage.

Toutefois, comme l'assure Véronique Lebar, présidente du Comité éthique et sport et ancienne responsable de la Cellule médicale à l'Agence française de lutte contre le dopage, il existe une différence entre un contrôle anormal et un contrôle positif.

« Ce n'est pas parce qu'un sportif prend un produit qui se trouve être sur la liste qu'il est obligatoirement dopé », explique-t-elle.

Véronique Lebar reconnaît qu'il y a des sportifs malhonnêtes, ceux qui imitent une douleur articulaire par exemple et qui se font faire une infiltration de corticoïdes. Or, une fois administrées de la sorte ces substances ne sont pas considérées comme dopantes.

« Très souvent les sportifs malhonnêtes se font faire des infiltrations et ils prennent à côté des corticoïdes en comprimés, et si jamais ils se font attraper, ils disent qu'ils ont eu une infiltration et qu'ils ont l'attestation du médecin », explique-t-elle.

Elle confirme que le public a besoin de croire en un sport propre, mais ce public est souvent mal informé.

« On devrait lui donner les bonnes informations, parce que c'est vrai que les gens en ont assez d'une partie de ce sport, parce que tous les sportifs ne sont pas malhonnêtes, de certains sportifs qui jettent l'opprobre sur le sport », poursuit Mme Lebar, ajoutant que les AUT sont à la base une bonne intention, qui a toutefois été utilisées à des fins malhonnêtes par certains sportifs.

Il y a une crise de confiance par rapport à la législation antidopage, notamment par rapport aux AUT qui ont été détournées de leur fonction première qui est de soigner le sportif et qui ont été de manière légale mais immorale utilisées comme du dopage, confirme Dorian Martinez, psychologue du sport et fondateur de SPORT Protect, premier organisme à labelliser des produits de la nutrition sportive conformes à la législation antidopage. Selon lui, les AUT sont devenues une sorte de dopage légalisé.

Il considère, par conséquent, qu'il faut plus de contrôle sur les AUT, et « il faudrait peut-être que ce ne soit pas le pays en question qui vérifie les AUT de ses propres athlètes. Puisque maintenant nous avons des suspicions sur des pays qui fermeraient les yeux pour ses athlètes quand ils vont participer à des compétitions internationales. Donc que ces AUT soient vérifiées par un organisme tiers et indépendant, qui ne soit ni rattaché à une fédération ni rattaché à un pays ».

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