Un journaliste danois propose à l’Occident d’enlever les cornes et les sabots de la Russie

Le deuxième quotidien danois en nombre de lecteurs a publié un article qui appelle les pays occidentaux à arrêter de diaboliser la Russie pour le bien et pour la sécurité de l'Europe-même. L'auteur de la publication, le journaliste danois Lars Ehrensvärd, emploie activement dans son texte le terme de « russophobie » et critique avec indignation la manière des médias occidentaux de qualifier tous ceux qui veulent participer à la chasse effrénée contre Moscou d'« idiots utiles de Poutine ».

« Je ne défends pas la Russie. Ni Poutine, ni les Russes ne m'inquiètent, je crois que le système public russe est peu attirant. Mais je pense que la communication unilatérale utilisée par les médias et les politiques, détourne l'attention du fait que l'Occident n'a pas de stratégie à l'égard de la Russie. S'il y a bien quelque chose dont le monde n'a pas besoin, c'est d'une nouvelle guerre froide. Cela dévore les ressources qu'il est nécessaire d'investir pour surmonter les difficultés auxquelles l'humanité fait face », écrit M. Ehrensvärd dans son article intitulé « Arrêter la diabolisation de la Russie ».

Le journaliste remarque que l'aspiration des politiciens européens à baser la sécurité du continent en maltraitant les intérêts de la Russie est vouée à l'échec. Ainsi, estime-t-il, il est l'heure d'arrêter les discussions infinies sur « les mauvais garçons » du Kremlin.

« Dans certains médias, n'importe quel russophobe peut publier dans la colonne des commentaires, si l'article est suffisamment vicieux. En réalité, personne ne croit aux allégations sur une attaque russe. Les débats sur la Russie rappellent cette affirmation que "la terre est plate", où personne n'essaye d'aller au-delà de l'horizon pour apprendre les raisons des mauvaises relations », s'indigne le journaliste.

Dans l'article, M. Ehrensvärd liste les fautes commises par l'Occident sur la Russie, dont, par exemple, sa vantardise à l'égard de sa victoire dans la guerre froide contre l'URSS, le renforcement des forces de l'Otan aux frontières russes, la considération que la Russie est un « pays de troisième classe » (d'après l'ancien ministre américain de la Défense William Perry) et la tentative d'impliquer l'Otan en Ukraine et dans d'autres pays proches de la Russie. Le poids de ces erreurs pèse sur les dirigeants des pays occidentaux, souligne Lars Ehrensvärd.

« Ce pays, qui a été trois fois attaqué par les occidentaux (en 1812, en 1914 et en 1941), au cours de la dernière invasion a été dévasté et en a perdu 25 millions de ses citoyens, a quand même le droit de regarder en arrière ? Le Danemark a eu besoin d'une centaine d'années pour se libérer du syndrome de 1864 (la seconde guerre prusso-danoise, ndlr), alors pourquoi la Russie doit agir autrement ? » conclut le journaliste.

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