Le ton monte entre les autorités chinoises et le président à peine élu des États-Unis, Donald Trump. Un éditorial du quotidien officiel Global Times, affilié au Quotidien du peuple, dévoile la stratégie que pourrait suivre la Chine face au président élu Donald Trump, dont les récentes démarches ont provoqué un regain de tension palpable entre les deux pays. En effet, il convient de noter qu'en Chine, un éditorial dans la presse officielle est un moyen courant de faire passer des messages politiques d'une manière officieuse et libérée des contraintes du langage diplomatique.
« Dans les relations entre grands pays, Trump pense qu'il peut dégainer les couteaux à tout va, ce qui dévoile son total amateurisme diplomatique. Il surestime la force réelle des États-Unis et considère comme des idiots les présidents américains précédents, qui n'ont à ses yeux pas suffisamment pillé aux quatre coins du monde. Devenu président, il pense être en droit d'agir comme bon lui semble et estime que le monde entier doit se plier à ses ordres; la Chine étant, hormis les États-Unis., la plus grande puissance mondiale, il lui suffira de la déstabiliser pour que tout le reste se déroule comme il le souhaite », indique l'article.
« Qu'il pense ainsi ou non, la Chine doit impérativement agir de façon résolue face à toutes les exigences irréfléchies de Trump, et ce dès le début de son mandat, en n'hésitant pas à venger toute tentative de porter atteinte aux intérêts de la Chine sans redouter de détériorer l'atmosphère des relations sino-américaines. Trump aime plus que tout le conflit, c'est dans le conflit qu'il tire profit et honneurs. Si la Chine montre trop d'attachement aux relations avec les É.-U., cela contribuera à lui délier les mains », poursuit l'éditorial au vitriol du Global Times.
Et de poursuivre: « Trump aime voir la Chine comme agneau bien gras et rêve d'en couper un morceau. Trump veut ranimer l'économie des États-Unis, mais il sait pertinemment que les Américains sont devenus trop fainéants, leur compétitivité n'est plus ce qu'elle était. Ainsi, son seul moyen de ranimer l'économie américaine est de piller les autres pays. »
L'auteur va même jusqu'à comparer Trump avec un Gengis Khan en puissance. « Il semblerait que Trump veuille faire des États-Unis un nouvel empire économique, lui-même pensant s'imposer comme une espèce de khan mongol de l'ordre économique mondial moderne après avoir pris les rênes du pays, agissant à sa guise. »
« Bien se préparer aux turbulences dans les relations russo-chinoises après le 20 janvier, combattre de façon raisonnable et virulente les provocations de Trump et ne lui octroyer aucune concession en début de mandat, telle doit être la stratégie temporaire de la Chine à l'égard du futur locataire de la Maison-Blanche », conclut le papier.
Le président élu américain a provoqué la colère de la Chine en parlant récemment avec la présidente de Taïwan, Tsai Ing —wen, rompant ainsi avec 40 ans de diplomatie américaine. Pékin a fermement rappelé qu'à ses yeux il « n'existe qu'une seule Chine et Taïwan est une partie inaliénable du territoire chinois ».
Suite aux mises en garde de Pékin, l'homme politique connu pour son franc-parler a répliqué sur Twitter. « La Chine nous a-t-elle demandé si c'était bien de dévaluer leur devise (ce qui a rendu la concurrence difficile à nos entreprises) et de taxer lourdement les produits que nous y importons », a fustigé M. Trump.
Le président élu a également critiqué la décision de l'Empire du Milieu de créer des sites militaires au large de la mer de Chine méridionale: « Je ne pense pas qu'elle (la Chine, ndlr) nous ait consultés là-dessus. »