Vive le vent! Le plan Vigipirate, ce cadeau du Père Noël à la France

© REUTERS / Youssef BoudlalLa police française
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Pendant la Noël, la plupart des Français ne devraient pas trop s’inquiéter de l’ombre presque invisible de l’état d’urgence qui plane sur le France. Est-ce que le plan renforcé Vigipirate préparé par l’Élysée obscurcira l’esprit de Noël?

Les fêtes de Noël se dérouleront sous le signe de la sécurité. En effet, le gouvernement français a décidé de renforcer le plan antiterroriste Vigipirate.
Selon les informations du Figaro, un conseil de défense réuni mercredi 30 novembre à l'Elysée a validé le plan qui porte le nom de « Vigipirate Plus ».
Ce plan qui entre en vigueur ce jeudi 1er décembre, prévoit trois niveaux de menace, contre deux habituellement: « vigilance », « sécurité renforcée » et « urgence attentat ».

« Il est évident qu'on attend toujours au moment des grands événements que ce soit religieux, festif, etc., une action des terroristes potentiels qui peuvent avoir effectivement l'idée d'exploiter cette période », a révélé à Sputnik Alain Rodier, expert du renseignement, directeur adjoint du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R), commentant cette décision gouvernementale.

François-Bernard Huyghe, directeur de recherche à l’IRIS - Sputnik Afrique
Un état d’urgence qui est en train de devenir une sorte d’état permanent
Il a rappelé que les services de sécurité ont de bonnes raisons d'être en alerte. Il a en particulier mentionné un fait récent :

« Il y a eu deux vidéos qui sont sorties en français extrêmement récemment qui menaçaient directement la France. C'est en examinant ces deux vidéos qui datent de quelques jours qu'on s'aperçoit qu'il y a une volonté de passer à l'action. ».

Il faut noter que le plan Vigipirate plus ne sera pas un évènement exceptionnel pour les Français, déjà rompus à l'état d'urgence. D'après M. Rodier, le plan antiterroriste actuel n'est qu'une procédure bureaucratique nécessaire.

« C'est une mesure technique uniquement, administrative. C'est-à-dire que si un attentat vient d'avoir lieu, on peut prendre des mesures dans le cadre de cet Urgence-Attentat supérieur c'est-à-dire, par exemple, arrêter le métro, bloquer des trains, arrêter la circulation dans certains endroits », a expliqué M. Rodier.

Donc, le plan Vigipirate est une autorisation pour les agents de prendre toutes les mesures nécessaires pour réduire les risques au minimum.

« C'est de façon à éviter ce qu'on appelle un sur-attentat. C'est une technique classique employée par les terroristes, c'est-à-dire qu'on fait un premier attentat et ensuite on en fait un deuxième. Donc, s'il y a eu un attentat ou alors si des informations disent qu'il y a un risque d'attentat immédiat, on peut prendre les mêmes mesures », a-t-il précisé.

L’Opération Sentinelle à Strasbourg. - Sputnik Afrique
Opération Sentinelle, un autre plan Vigipirate, mais plus inutile et plus cher?

Cependant, les Français n'ont pas à s'inquiéter des quelques inconvénients qui pourraient suivre cette initiative. En parlant de ce plan, l'expert du renseignement a détaillé que contrairement à l'état d'urgence, le plan Vigipirate n'est qu'une mesure ponctuelle.

D'autre part, l'ancien officier du renseignement français et coauteur de plusieurs ouvrages concernant l'islam et le terrorisme, Alain Chouet, a fait savoir que le plan Vigipirate est utilisé « depuis pas mal d'années » et a averti que le gouvernement pouvait le prolonger si nécessaire.

Il a également expliqué plus en détails ce que signifiait ce troisième niveau d'alerte.

Un soldat français devant la cathédrale Notre-Dame de Paris - Sputnik Afrique
«La France n’a toujours pas de frontières» malgré l’état d’urgence
D'après M. Chouet, le système de trois niveaux permet de donner aux services de sécurité plus de souplesse, d'appliquer les mesures nécessaires « de façon plus différenciée ».

« En gros, (ce plan rehausse, ndlr) un peu les capacités de la police administrative par rapport à un état normal », a déclaré Alain Chouet.

Toutefois, il a expliqué qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter en raison de l'absence d'indications quant à une menace précise. Selon lui, c'est plutôt un risque terroriste permanent qui plane sur la France.

« Non, je ne pense pas qu'il y ait des indications particulières en ce moment, si ce n'est qu'on est confronté à un risque terroriste permanent, surtout maintenant que l'État islamique perd pied sur le terrain et qu'on va assister au retour d'un certain nombre de volontaires qui y étaient allés », a conclu l'ancien officier de renseignement français.

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