La Russie « comprend le langage » des sanctions, a souligné le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, exhortant dans une interview, accordée à Ouest-France, les Européens à maintenir une attitude de fermeté et un « discours d'unité » sur la crise ukrainienne, voire à appuyer les sanctions.
Pourtant, la photo illustrant initialement l’article du Point montre le président du Parlement européen Martin Schulz, qui n’apparaît nulle part dans le texte. De plus, Martin Schulz, lui, est persuadé qu’on ferait mieux de laisser de côté l'introduction de sanctions supplémentaires dans le dialogue avec la Russie. Selon lui, « Moscou possède un rôle clé dans de nombreuses questions. Voilà pourquoi nous devons être fermes tout en maintenant le dialogue, il faut également conserver la possibilité d'éviter ces mesures (les sanctions, ndlr) ».
C’est vrai, le diable est dans les détails mais la position de Jean-Claude Juncker est différente: « si on dit à la Russie que les sanctions vont perdurer, la Russie comprend ce langage. Si on laisse entrevoir la possibilité que tel ne serait pas le cas, elle en tirera avantage ». « Ce n'est pas une remarque que je fais à mon ami François Fillon, c'est une remarque d'ordre général. Il faut opposer, à la violation consciente des frontières européennes par la Russie, un discours d'unité », a-t-il poursuivi.
Donc, c’est aussi ce même Jean-Claude Juncker qui avait constaté qu'« il n'y a pas d'architecture de sécurité en Europe sans la Russie », mais qu’il fallait essayer de la contrôler sans affaiblir la pression.
« L'UE occupe un territoire de 5,5 millions de kilomètres carrés, la Russie, à elle seule, ce sont 17,5 millions de kilomètres carrés », a-t-il rappelé à la lumière des déclarations du vainqueur de la primaire en France, François Fillon, et du président américain élu, Donald Trump, qui disent vouloir un rapprochement et une coopération avec la Russie.
Dans son entretien à Ouest-France, l'ancien premier ministre luxembourgeois ne manque pas d’humour estimant que Moscou dépense 400 fois plus en contre-propagande:
« Vous savez combien l'UE emploie de personnes pour organiser la contre-propagande? 11. Et la Russie? 4 000. Nous n'avons aucun sens du ridicule », a-t-il affirmé.
Ainsi, le ministre tchèque de l'Intérieur Milan Chovanec a annoncé la mise en place au sein de son ministère d'une unité chargée de lutter contre la propagande russe. L'unité compte 20 personnes qui ont pour mission de dévoiler les désinformations sur la Toile, ainsi que de former des fonctionnaires capables de faire face aux tentatives de les influencer par le biais de la désinformation.
Ou encore le centre d'études euro-atlantiques à Belgrade qui fait également de la « contre-propagande » et dont la directrice, Jelena Milic, affirmait « malheureusement, la Russie existe, la Russie d'aujourd'hui, le régime de Poutine » et qui tient des conférences de presse où, comme elle le précise, de nombreux médias russes mais aussi serbes, sont interdits d'entrée.
Mais aussi la résolution prévoyant des mesures destinées à limiter l'activité des médias russes en Europe, adoptée par le Parlement européen le 23 novembre dernier.
En ce qui concerne Sputnik, Ouest France cite un chercheur de l'Institut français des relations internationales (Ifri), qui fait remarquer que la diffusion de l'agence est impressionnante et s'effectue en 133 langues. Une faute de frappe, sans doute, mais qui ajoute une centaine de langues de diffusion en plus à Sputnik, le rendant encore plus « dangereux ».