À la grande et ostensible satisfaction du Kremlin, des forces prorusses ont commencé à se frayer un chemin vers le pouvoir dans certains pays occidentaux et post-soviétiques, constate avec une amertume visible le quotidien français Libération.
« Les forces prorusses gagnent du terrain. Renforçant la popularité du chef du Kremlin chez des citoyens en quête de leaders autoritaires », constate le journal, évoquant l'avènement de Donald Trump, l'ascension de François Fillon, le Brexit et les défaites des pro-européens en Moldavie et en Bulgarie.
La presse occidentale ne cesse de diaboliser le chef de l'État russe en lui attribuant toute la responsabilité pour les maux dont sont accablés l'Europe et plus généralement l'Occident.
Quoi qu'il en soit, bien des experts, dont le directeur du centre Carnegie de Moscou Dmitri Trenin, ne croient pas à la « poutinophilie » de Trump ou de Fillon. Ils nient notamment le rôle du chef du Kremlin dans le choix du Royaume-Uni en faveur du Brexit et dans le vote des Néerlandais contre un accord d'association entre l'Union européenne et l'Ukraine.
« Poutine n'a pas la possibilité d'influencer des élections dans des pays aussi importants que les États-Unis ou la France. L'importance qui lui est accordée dans les discours, la puissance qu'on lui impute, révèle en fait la crise profonde dans laquelle se trouvent les systèmes politiques des pays développés », révèle l'expert, cité par Libération.
Tout indique que pour l'Occident, la situation est bel et bien désastreuse. En effet, Donald Trump est en train de récupérer les clés de la Maison Blanche, François Fillon accroit ses chances de siéger à l'Elysée, alors que le Moldave Igor Dodon et le Bulgare Roumen Radev, prônant tous deux un rapprochement avec la Russie, ont remporté la présidentielle dans leurs pays respectifs. Qui plus est, même en Estonie, où le sentiment d'hostilité envers l'ancien envahisseur prévaut, le parti du centre prorusse progresse.
Dans les pages de Libération, différents experts dénoncent une rupture croissante entre le peuple et les élites, en soulignant que dans cette atmosphère générale de désillusion, le président russe incarne « l'homme providentiel, le protecteur des valeurs traditionnelles, le leader déterminé qui agit là où l'Occident piétine, prêt à s'engager militairement contre le mal absolu que représente le terrorisme islamiste, qui défie l'ordre mondial et l'hégémonie américaine, et n'hésite pas à recourir à la force pour défendre ses intérêts ».
Le professeur de civilisation russe à Paris-X Jean-Robert Raviot prévient que la diabolisation dont Vladimir Poutine fait l'objet en Occident lui profite, alors que l'ancien chef de la diplomatie française Hubert Védrine souligne que quels que soient les torts du chef du Kremlin, il faut tenir compte de la Russie.
« Continuer à l'ostraciser ne permettra pas de sortir de l'impasse », avertit l'ancien ministre.
Pour ce qui est de l'initiative du Parlement européen, qui a adopté mercredi une résolution dénonçant « la propagande dirigée contre elle par des tiers », visant nommément la Russie (mais aussi l'État islamique), pour Vladimir Poutine, c'est un compliment qui y voit une « dégradation évidente de la démocratie dans les sociétés occidentales » et salue le travail « efficace » et « talentueux » des journalistes russes (notamment de la chaîne de télévision RT et de l'agence Sputnik), telle est la conclusion des politologues réalistes, selon Libération.
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