« L'Accord de partenariat transpacifique (TPP) a été élaboré sous l'égide des États-Unis, il visait la Chine. À présent, les pays membres recherchent un pays capable de remplacer les États-Unis qui comptent renoncer à la position de leader dans cette union. Mais c'est presque impossible. Outre des raisons commerciales, il y a aussi des intérêts géopolitiques. Or la Chine et les pays qui souhaitent devenir ses partenaires au sein du TPP ont des intérêts opposés », a indiqué M.Berger.
Dans cette optique, les observateurs attendent la réaction du Japon, le seul pays à avoir ratifié l'accord TPP. Pour Tokyo, la réalisation de ce texte est synonyme de renaissance de l'économie nippone. La position de Donald Trump à l'égard de l'Accord TPP a produit un choc au Japon, d'après Valeri Kistanov, expert de l'Institut russe de l'Extrême-Orient.
« Le Japon est resté seul. À présent, c'est la Chine qui jouera le rôle principal dans la création d'une structure régionale de libre-échange (…). Les pays déçus par la position des États-Unis s'engageront dans le sillon de la Chine. Cela concerne aussi le Japon. Ensuite on assistera probablement à une nouvelle étape de la concurrence entre la Chine et le Japon, les deux plus grandes puissances asiatiques et mondiales. La Chine a la deuxième économie mondiale et le Japon est au 3e rang. La situation est très floue », a déclaré à Sputnik M. Kistanov.
Selon M. Berger, il est hors de question de remplacer les États-Unis par la Chine au sein de l'Accord TPP. Les États-Unis sont parvenus à des ententes secrètes avec leurs partenaires du TPP, qui ne conviendront sûrement pas à la Chine, d'autant plus que la plupart de ces ententes avaient pour but de contenir l'expansion chinoise.
« La Chine essayera sans doute de profiter de la situation actuelle, mais on ne sait toujours quelles concessions les États-Unis et la Chine sont prêts à faire. À mon avis, Donald Trump ne veut pas dialoguer avec la Chine. Il préfère impose des restrictions à la Chine. Il s'agit d'une guerre commerciale contre la Chine. Je ne peux pas affirmer qu'il s'agit d'une décision définitive pour les États-Unis, mais pour l'instant il y a peu de raisons de s'attendre à une entente entre Pékin et Washington », a noté M. Berger.
« La Chine occupe une position ouverte à l'égard du TPP, mais (…) il reste toujours à étudier si le TPP convient à la Chine, s'il encourage le développement de l'État chinois (…). La Chine et les États-Unis, le plus grand pays émergent et le plus grand pays développé, doivent coopérer dans la création d'une zone de libre-échange dans la zone Asie-Pacifique au lieu de se remplacer l'un l'autre », a conclu Liu Ying.
Steven Ciobo, ministre australien du Commerce et des investissements, a récemment déclaré à la chaîne de télévision BBC que son pays avait l'intention de promouvoir l'Accord de partenariat transpacifique (TPP) indépendamment de la décision des États-Unis de le quitter, et que l'Australie étudiait la possibilité d'adhésion d'autres pays, dont la Chine et l'Indonésie, à ce texte.
D'après des médias, les dirigeants de certains pays signataires du TPP sont d'accord pour promouvoir le projet TPP même en cas de départ des États-Unis et envisagent même d'inviter la Chine.
Selon le journal The Australian, les représentants du Canada, de Nouvelle-Zélande, du Pérou, du Chili, du Mexique et de certains pays asiatiques ont évoqué la possibilité de maintenir l'Accord TPP lors du récent sommet de l'Organisation de coopération économique Asie-Pacifique (APEC) à Lima, au Pérou.
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