Le gouvernement de Theresa May a besoin de près de 30 000 fonctionnaires supplémentaires afin d'accomplir les tâches liées au Brexit, signale le rapport intitulé « Brexit : mise à jour » auquel a pu accéder le Times. Qui plus est, Mme May n'aurait visiblement pas de stratégie définie pour entériner et assurer le divorce du Royaume-Uni d'avec l'Union européenne.
« Malgré les longs débats entre les secrétaires permanents, aucune stratégie commune ne s'est dégagée », lit-on dans le rapport, qui prévient que plus de 500 projets liés au Brexit « dépassaient les capacités du gouvernement ».
Le document critique également le ralentissement de la campagne de recrutement dû à des menaces de la part du Bureau du cabinet et du Trésor, selon lesquels les départements devraient se contenter des budgets existants. Chaque département a élaboré jusqu'ici un plan bottom-up portant sur un possible impact du Brexit, ainsi qu'un plan pour remédier au « pire ».
« Bien que nécessaire, ce document est bien loin de ressembler à un plan gouvernemental sur le Brexit car il ne prévoit aucune priorisation ou lien avec la stratégie générale de négociation », est-il souligné.
Le rapport daté du 7 novembre et présumément rédigé pour le Bureau du cabinet par un consultant, de sa propre initiative, critique d'ailleurs la première ministre qui « prend les décisions pour gérer les problèmes elle-même », ceci, dans le contexte de divisions entre les trois militants du « Leave » (le ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, le secrétaire pour le Brexit David Davis et le secrétaire pour le Commerce international Liam Fox) d'un côté et le chancelier Philip Hammond et le secrétaire d'État au commerce Greg Clark de l'autre.
Le rapport prévient que les grandes entreprises allaient « mettre le couteau sous la gorge du gouvernement » suite à l'obtention par Nissan de garanties quant aux conditions commerciales une fois le Royaume-Uni sorti de l'UE.
On ne sait pas si quelqu'un au sein de l'exécutif a pu accéder au document. Selon un porte-parole du gouvernement, « ce n'est pas un rapport gouvernemental et nous ne reconnaissons pas les allégations mentionnées ».
Entre-temps, le dirigeant des libéraux démocrates Tim Farron, cité par The Independent, a appelé le gouvernement à répondre d'urgence aux questions clé portant sur le Brexit, y compris sur le marché commun.
« Ce désordre au sein du gouvernement confirme la seule raison pour laquelle Theresa May ne partage pas son plan sur le Brexit — c'est parce qu'elle n'en a aucun », a-t-il pointé.
La plupart des Britanniques ont voté pour le Brexit (le retrait de l'UE) lors du référendum du 23 juin dernier. Le premier ministre David Cameron, défenseur du maintien, a démissionné et a été remplacé par Theresa May.
Les négociations sur les conditions de la sortie britannique de l'Union européenne sont devenues un enjeu pour la stabilité de l'organisation supranationale. Ainsi, la première ministre Theresa May, insistant sur un Brexit sans concessions, peine à s'accorder avec ses partenaires européens.
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