Le républicain Donald Trump a recueilli 276 voix de grands électeurs à la présidentielle américaine ce mardi 8 novembre. Le vote formel des grands électeurs aura lieu le 19 décembre et le 6 janvier 2017, le congrès validera le résultat. L'investiture du nouveau président est prévue pour le 20 janvier. La candidate démocrate Hillary Clinton a téléphoné à son rival républicain et a reconnu sa défaite, rapporte la chaîne CNN.
Il aura également du pain sur la planche en politique nationale entre le programme controversé d'assurance médicale et les questions socioéconomiques systémiques.
Le terrorisme
Le successeur d'Obama aura de nombreuses tâches en politique étrangère. Avant tout, il devra gérer les guerres que le président sortant n'a pas réussi à régler en Irak et en Afghanistan, où les Américains se sont enlisés. Un simple retrait des troupes ne suffira pas, notamment en Irak où les agissements des Américains et de leurs alliés ont engendré l'apparition de l'organisation terroriste État islamique (ou Daech, interdite en Russie) qui a déployé toute sa puissance et, en quelques années, est devenue une menace mondiale.
Le problème est d'autant plus pertinent que la menace du terrorisme et de l'extrémisme n'est pas abstraite pour les États-Unis et n'est pas cantonnée dans des pays lointains. L'attentat de San Bernardino (qui a d'ailleurs été revendiqué par Daech) et la fusillade dans un club d'Orlando ont confirmé que personne ne pouvait se sentir en sécurité. Même aux USA.
Les USA et la Syrie
Le nouveau locataire de la Maison blanche devra également déterminer une politique pour régler la crise en Syrie, pays plongé dans une guerre civile depuis 2011.
Pendant leur campagne présidentielle, les candidats américains exprimaient une position opposée à ce sujet. Le républicain Trump disait qu'il fallait renoncer au changement de régime du président syrien Bachar al-Assad et chercher une solution diplomatique avec la Russie. Sa rivale démocrate, Hillary Clinton, prônait une ligne dure.
Vers de meilleures relations avec la Russie?
L'une des tâches les plus difficiles du nouveau président américain sera la normalisation du dialogue avec la Russie. Pour cela, il faudra d'abord se faire à l'idée que Moscou sera désormais loin d'être toujours d'accord avec Washington. De nombreux Américains en ont parfaitement conscience et trouvent cela normal: à présent, c'est à l'administration américaine d'en prendre conscience.
Par conséquent, le successeur d'Obama devrait d'abord rencontrer des difficultés dans les relations avec la Russie. Même s'il décidait de renoncer à la confrontation et de lever les sanctions, il devrait surmonter l'opposition de l'establishment politique américain qui, ces dernières années, a fait de la Russie un ennemi et ne renoncera pas aussi facilement à cette ligne politique et médiatique.
"Nous serons probablement confrontés à une forte inertie de la politique américaine vis-à-vis de la Russie, au maintien d'une ligne hostile", reconnaît le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov.
Recoller les morceaux
Sur le plan intérieur, le nouveau locataire de la Maison blanche devra s'occuper en premier lieu de la consolidation de la nation. La campagne électorale a parfaitement mis en évidence à quel point le pays était divisé, tant sur le plan des partis, qu'au niveau religieux, racial et d'autres.
Sur le plan économique, il sera nécessaire d'entreprendre des démarches actives pour lutter contre le chômage et créer de nouveaux emplois afin d'entraîner une baisse de la tension sociale — qui commence à grimper dans certaines régions.
Enfin, le problème de l'Obamacare s'amplifie. La réforme de la santé initiée par Barack Obama est en œuvre depuis plus de cinq ans, mais la société n'est toujours pas unanime vis-à-vis de ce programme et apparemment, ce n'est pas prêt d'être le cas. Les nouvelles autorités devront chercher des compromis et des solutions à ce problème au risque de voir éclater une grave crise, si les citoyens ne pouvaient plus payer les factures colossales des médecins.