Dans une interview accordée au média russe, l'analyste Alexander Rahr a exprimé son opinion à propos de la victoire de Donald Trump et a avancé une idée que l'Union européenne serait encore sous le choc dans six mois à venir.
En effet, l'UE n'est pas une organisation autonome: elle dépend fortement de la politique américaine. Et désormais beaucoup de choses vont changer. Les principaux litiges qui seront soulevés dans les négociations entre l'Europe et les USA concerneront l'Otan. Trump a déclaré plusieurs fois qu'il avait l'intention de financer les besoins de la population américaine, et que la plupart des tâches de l'Otan et les opérations militaires de l'Alliance au Moyen-Orient devaient être prises en charge par les Européens. La question relative au financement de l'Otan posera certainement le plus grand problème dans les relations euro-américaines.
La victoire de Trump donnera également de l'assurance à tous les mouvements et organisations populistes, populistes de droite et même nationalistes au sein de l'UE. Marine Le Pen verra bientôt augmenter les rangs de ses partisans en prévision de la présidentielle française au printemps 2017. Les critiques de la politique de la chancelière allemande Angela Merkel devraient également sentir les effets de cette vague en provenance de l'autre côté de l'Atlantique.
Il est fort probable que le président russe Vladimir Poutine et la nouvelle administration américaine concluent un accord historique pour stopper la confrontation entre la Russie et l'Occident.
Il est possible qu'à court terme, le Conseil Otan-Russie se renforce. Un dialogue ouvert et honnête pourrait commencer dans le cadre de cette organisation pour améliorer la sécurité européenne. A cet égard, il est possible que de nombreuses décisions prises par l'administration de Barack Obama visant à renforcer l'Otan dans les pays baltes et en Pologne soient revues. En outre, la nouvelle administration américaine ne tolérera pas que les pays d'Europe de l'Est provoquent des conflits avec la Russie pour finalement se réfugier derrière les Américains.
Avec l'arrivée de Trump au pouvoir, la crise ukrainienne passera au second plan dans l'agenda international de l'administration américaine.
Indéniablement, la victoire du républicain va changer le monde. L'Occident va évoluer. L'Amérique aussi. Comme il l'avait promis, Trump se concentrera sur les problèmes à l'intérieur de son pays et mènera un "dialogue d'homme à homme" avec le président russe Vladimir Poutine, le président chinois Xi Jinping ainsi que d'autres dirigeants pour faire cesser les conflits internationaux actuels.
Durant sa campagne, Trump a répété plusieurs fois qu'il fallait tenir compte de Moscou et qu'il fallait respecter la Russie. Certainement pas par hasard. Il comprenait les sentiments qui règnent au sein de l'establishment américain. D'ailleurs, sa victoire à la présidentielle montre que les USA souhaitent vraiment une normalisation des relations avec Moscou. Et si l'Amérique et la Russie arrivaient à s'entendre, l'Europe et la Russie trouveraient un terrain d'entente à leur tour.
Le plus important est d'avoir l'opportunité de changer l'atmosphère des relations russo-américaines, qui servira de base pour prendre des décisions fatidiques.