L'effet des « trumpistes timides »
Il y a deux facteurs principaux qui comptent dans la course présidentielle, explique M.Mirzanyan. Le premier c'est la mobilisation des électeurs : ce n'est pas celui qui recueille le plus de votes mais celui qui persuade ses électeurs de se rendre aux urnes qui remporte la victoire. Selon lui, c'est exactement cela que Trump a réussi à faire. Le deuxième facteur, ce sont les soi-disant « trumpistes timides » :
« La situation à l'effet miroir a eu lieu pour le Brexit, lorsqu'au Royaume-Uni il était tout simplement indécent de se prononcer pour le Brexit. Lorsqu'ils ont dû donner leur opinion, les sondés répondaient ce que les autres attendaient : soit qu'ils étaient contre le Brexit, soit qu'ils n'avaient pas encore décidé. Pourtant, en arrivant aux bureaux de votes, ils ont voté pour le Brexit. »
Selon les sondages, la plupart des afro-américains étaient favorables à Hillary Clinton, pourtant, ils n'ont pas voté, ce qui a privé la candidate démocrate de précieuses voix.
La victoire de Trump, un choc pour l'Europe
En direct sur ARD, la ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leynen, a déclaré que le dénouement imprévisible de la présidentielle américaine est un « immense choc ». Martin Schulz, le chef du Parlement européen, qui était sûr de la victoire de Clinton, est d'avis que l'élection de Trump peut compliquer les relations entre les États-Unis et l'Union Européenne.
A la question de savoir pourquoi la victoire de Trump a à ce point déstabilisé l'élite européenne, M.Mirzanyan répond que l'Europe ne s'y attendait vraiment pas :
« Dans ses discours préélectoraux, Trump a promis de revoir les relations avec les alliés européens de l'Otan et en plus, de leur faire dépenser plus d'argent pour la défense. Trump a aussi remis en cause le TTIP avec l'Europe. »
« Il faut travailler avec celui qui est élu »
Ainsi, si l'Europe savait à peu près comment elle travaillerait avec Hillary Clinton, elle est complétement déboussolée par l'élection de Trump. La Russie ne s'y attendait pas non plus.
« Mais il faut travailler avec celui qui est élu. C'est normal ».
« Les sociologues sont devenus victimes de cette situation. C'est une petite révolte des représentants de la classe moyenne contre l'appauvrissement et le changement de l'image de l'Amérique du passé. De l'image selon laquelle chacun est responsable de son propre destin et chacun peut gagner un million de dollars. »
Ainsi, conclut l'expert, on voit bien le changement qui s'est opéré dans la société, qui s'est reflété dans cette révolte : des marginaux au mainstream.
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