La campagne russe de saboter les élections américaines est plus vaste qu'on ne le croyait, semble-t-il ! Certes, les services secrets des États-Unis s'en sont doutés depuis longtemps. Alors, les plans russes destinés à miner le mécanisme de la démocratie américaine se poursuivront apparemment même après que les Américains se rendent aux urnes le 8 novembre.
Seul question : vu l'acharnement avec lequel le renseignement américain se lance dans la recherche de la « Main du Kremlin » qui tente prétendument de saboter la présidentielle, est-ce que les participants à la course électorale ont vraiment matière à cacher ?
Mais revenons aux « révélations » de services secrets assidus. Ces dernières semaines, le personnel du département de la Sécurité intérieure a bien travaillé et s'est employé à trouver les preuves du fait que Moscou « scanne » les bases de données étatiques et les systèmes de vote informatiques. Or, il n'est toujours pas prouvé que ces « hackers russes » (qui les a détectés ? qui les a attrapés en flagrant délit ?) aient tenté de s'accaparer des données.
« S'ils s'efforçaient ou non de pénétrer le système n'est pas clair », a confié un haut responsable américain, gardant l'anonymat.
En effet, le système décentralisé de vote aux États-Unis rend toute tentative de saper la campagne électorale très difficile, mais ces gardiens de la démocratie craignent une autre chose. Et si la Russie utilisait ses moyens de piratage afin de dénoncer ou même falsifier les indices du truquage de l'élection, ceux censés délégitimer ses résultats ? Voilà le souci qui ne les laisse pas dormir sur leurs deux oreilles.
« A mon avis, les Russes ne croient pas pouvoir dicter les résultats de la présidentielle », a affirmé au Washington Post Adam B. Schiff, représentant démocrate du House Intelligence Committee (commission permanente du Congrès des États-Unis sous la responsabilité de la Chambre des représentants). Néanmoins, même après le décompte des voix, les services du renseignement russe vont probablement « examiner leurs trésors de documents piratés pour trouver ce qu'ils pourraient rendre public », a-t-il rajouté.
Et maintenant, qu'est-ce que les États-Unis font lorsqu'ils se trouvent face à une menace imaginaire de « sabotage » ? C'est exact, ils inventent des contre-mesures !
La Maison Blanche s'avère avoir réfléchi sur les mesures de rétorsion depuis de longs mois, mais ne s'est toujours pas décidée à passer à l'action. Pourquoi ? Bien sûr, de peur que la méchante Russie ne puisse infliger de plus grands dommages à la campagne électorale si elle se mettait à riposter à l'approche du jour fatidique. Mais riposter à quoi du fait que le coupable n'est pas déterminé ? La Maison Blanche ne se pose pas de telles questions.
Et voilà, sur fond d'absence d'attaque contre les données qui leur sont si chères, ils craignent déjà une menace éventuelle, « cyber malveillance » et « influence » de la part de Moscou après la présidentielle. Quant aux mesures, il y a au menu de nouvelles sanctions économiques contre les sociétés russes prétendument impliquées dans le piratage des donnés, tout comme l'expulsion des États-Unis des plus suspects agents du renseignement russe. Riposter sans procès, comme le veulent les meilleures traditions américaines !
Entre-temps, la Russie réussit même à profiter d'être le principal sujet dans la politique américaine :
« Ils se réjouissent de faire l'objet de débats lors de la course électorale américaine. Cela augmente leur prestige de façon bizarre et ils sont ainsi considérés comme des acteurs importants », a estimé M. Schiff, sans pour autant mentionner que ces discussions ne sont fomentées que pour les Américains eux-mêmes…
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